Prendre une ville à bras le corps, dans une étreinte qui relève autant de l'amour que de la haine. C'est ce qu'entreprend Emmanuel Loi, l'homme de l'Est débarqué à Marseille il y a trente ans et qui après tout ce temps, se sent à la fois en faux de la cité phocéenne et à jamais étranger. Il entretient avec cette ville éclatée un rapport passionnel. A travers les pérégrinations urbaines de l'auteur, nous découvrons Marseille en mosaïque, ses contrastes, ses cités HLM et ses beaux-quartiers, la mer omniprésente, son port, les collines blanches de calcaires, les éblouissements et les zones d'ombres trop sombres. L'auteur n'y va pas de main morte pour critiquer cette ville du Sud indomptable où le problème de l'immigration non maîtrisée s'ajoute à celui du marché de l'emploi sinistré. Il saisit comme personne le mélange social et linguistique, cette langue étrange, ce pidgin incompréhensible pour qui n'est pas né là-bas, et cette place « en dehors » de la France que Marseille a toujours su cultiver. Emmanuel Loi, né en 1950, vit à Marseille. Il est l'auteur d'une quinzaine de livres, dont La vie périmée (Éditions 1, 2000), Les Mains en l'air (Léo Scheer, 2002), Peine capitale (Flammarion, 2003), Une Dette (Deleuze, Duras, Debord) aux Éditions du Seuil en 2006