Le récit palpitant des relations entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ; et, au-delà, entre la France et la Russie depuis la chute du mur de Berlin. Une partie d'échecs perdue d'avance. « Quelques heures après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février 2022, Emmanuel Macron, “choqué et incrédule” selon un membre de son entourage, appelle le maître du Kremlin et lui demande d'arrêter les combats et d'engager avec Zelensky un processus de négociations… Jusqu'au dernier moment, le président français a donc pensé que Vladimir Poutine était un être rationnel, qui allait faire passer les intérêts de son pays avant ses rancœurs et son idéologie. Mais la réalité est là : quand tonnent les premiers canons et que les ciels des villes ukrainiennes s'illuminent de feux d'artifice mortels, Macron semble abasourdi alors que se noient ses illusions. À l'autre bout du téléphone, il entend un président empli de haine et de désir de vengeance, comme s'il était habité par le démon. Enfermé dans un monde parallèle, dont les fenêtres sur l'extérieur sont verrouillées à double tour, Vladimir Poutine irradie de colère contre cette Ukraine qui lui tourne le dos et qui regarde amoureusement vers l'Ouest, vers l'horizon interdit. Il éructe : “Je sais que Zelensky est terré dans son bunker comme Hitler. Mais je sais où est son bunker… Soit je rase l'Ukraine, soit je coupe sa tête politique.” » Isabelle Lasserre