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Depuis le milieu des années 1980, le chick flick, littéralement “film de poulettes”, est devenu un classique du cinéma américain, au même titre que le western ou le film noir : Quand Harry rencontre Sally, Coup de foudre à Notting Hill, Pretty woman, Le diable s’habille en Prada, Sex and the city… Tous ont fait un carton aux box-offices américain et mondial, avec un schéma et des codes bien rodés. Adaptation moderne du fantasme de Cendrillon, dont les thèmes principaux sont la quête de l’amour et du prince charmant, les chick flicks en disent long sur l’image de la femme et son évolution dans le cinéma américain. Comment s’est-elle transformée, de Scarlett O’Hara à Julia Roberts en passant par Bette Davis ? Trente ans après la révolution féministe, les “films de filles” sont-ils le reflet d’un retour en arrière ? Affranchie de certains tabous, l’héroïne américaine a gagné son indépendance financière. Mais est-elle pour autant libérée ?
Narré par Laurent Lafitte de la Comédie Française, Douglas Fairbanks se raconte en témoin de la création d’Hollywood.
On l'a oublié, mais Douglas Fairbanks fut l'un des rois d'Hollywood. Jugé mauvais acteur, il démarre par des galipettes dans des comédies bas de gamme. Devenues sa marque de fabrique, ses cascades, associées à son énergie et à son inamovible sourire, font de lui une immense star. En 1916, deux rencontres majeures changent le cours de sa vie déjà mouvementée : Charlie Chaplin, qui deviendra son meilleur ami, et Mary Pickford, "petite fiancée de l'Amérique" et grande vedette de l'époque, dont il tombe éperdument amoureux. En 1919, le trio Fairbanks/Pickford/Chaplin envoie valser Famous Players (la future Paramount) en créant United Artists, premier studio indépendant capable de distribuer ses films. Dès lors, Fairbanks a les mains libres. Le signe de Zorro, Les trois mousquetaires (un vieux rêve), Robin des Bois, Le voleur de Bagdad… : les tournages s'enchaînent, toujours plus ambitieux, dans une débauche de décors grandioses et de folles acrobaties. Fairbanks, acteur et producteur, vit un âge d'or, jusqu'à l'avènement du parlant, à la fin des années 1920.
Portrait d'un Monsieur Tout-le-Monde faussement lisse, dont Billy Wilder sut révéler avec fracas la démesure de grand acteur dans Certains l'aiment chaud.
George Cukor et, surtout, Billy Wilder furent ses parrains de cinéma, à lui qui se rêvait comédien de théâtre. Remarqué à Broadway au début des années 1950, ce fils de bonne famille est recruté par Harry Cohn grâce à son passage par Harvard, qui impressionne le patron de la Columbia. Qu'importe si l'université de Jack Lemmon a consisté, entre deux cours d'art dramatique, à jouer du piano dans les bars et à tester ses mimiques de simplet dans des séries télévisées de seconde zone. "Faites-en moins", l'exhorte Cukor sur le plateau d'Une femme qui s'affiche (1954), son premier grand rôle à Hollywood. Derrière le débit de mitraillette et le physique de bon garçon inoffensif, parfait "boy next door " (jeune Monsieur Tout-le-Monde) de l'Amérique proprette des années 1950, il travaille l'intériorité. Un double fond que Billy Wilder, en démiurge génial, va déceler et révéler avec fracas en 1959 dans son chef-d'œuvre de fantaisie subversive, Certains l'aiment chaud. Travesti tout comme Tony Curtis, mais, à sa différence, courtisé avec ardeur par un vieux milliardaire, Jack Lemmon interprète à la perfection le sous-texte alors hautement sulfureux du scénario, sans pour autant se départir de son air innocent. Cette capacité subtile à "faire passer" l'impensable, dans un Hollywood encore dominé par l'impitoyable code Hays, fait de lui l'un des acteurs fétiches de Wilder, qui lui offrira trois autres merveilleux rôles, en sept films au total : l'employé aliéné de La garçonnière (1960), l'agent de police maquereau d'Irma la douce (1963) et l'homme d'affaires coincé d'Avanti, avanti (1972).
Grave et léger
Tissé d'archives et d'extraits de films, commentés par deux spécialistes américains du cinéma, ce bel hommage à Jack Lemmon, qui rêvait de mourir sur scène et aura travaillé presque jusqu'à la fin, se concentre sur les multiples facettes de son art et son insatiable appétit pour le jeu, au travers de ses rôles les plus mémorables. Alcoolique chez Blake Edwards (Le jour du vin et des roses), petit chef d'entreprise au bord de la faillite (Sauvez le tigre, qu'il coproduit en 1973, rôle qui lui vaut son second Oscar après celui reçu pour Permission jusqu’à l’aube en 1956), Américain moyen découvrant la réalité du coup d'État de Pinochet (Missing, de Costa-Gavras, en 1982)… Engagé à gauche, mais toujours discret, grave dans la comédie, léger dans le drame, Jack Lemmon continue à filmer après l'avènement du "Nouvel Hollywood", et bien au-delà : Drôle de couple II, dernier des neuf films qu'il tourne, pour le meilleur et pour le pire, avec son vieux complice Walter Matthau, sort en 1998, trois ans avant sa mort.