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Comment la science allemande s'est massivement ralliée au nazisme, légitimant ses crimes et y participant. Une page en partie méconnue de l'histoire du IIIe Reich.
Si la médecine nazie et ses expérimentations monstrueuses ont été partiellement jugées à Nuremberg (la plupart des coupables étaient en fuite), le rôle assigné dès 1933 par Heinrich Himmler, le maître de la SS, à l'ensemble de la communauté scientifique allemande est moins connu. Obsédé par le désir de prouver la supériorité de la race germanique, le futur maître d'œuvre de la "solution finale" crée en 1935 l'Ahnenerbe (littéralement "héritage ancestral"), institut scientifique doté de moyens colossaux pour effectuer chantiers de fouilles et expéditions à travers le monde. Si l'archéologie – dont 80 % des représentants adhèrent au parti national-socialiste – et l'anthropologie sont en première ligne, toutes les disciplines vont travailler avec ardeur à la tâche qui leur est assignée : légitimer l’entreprise d’épuration raciale, de germanisation des territoires et de domination idéologique du régime. Beaucoup de chercheurs, membres de la SS, vont aussi participer directement aux crimes de masse du nazisme, soit au sein des commandos d'extermination sur le front de l'Est, soit en se livrant à des expériences barbares sur des humains, ou encore en organisant le pillage à grande échelle des territoires conquis.
Objectifs délirants
L'histoire de cette "science de combat", et la manière dont elle s'organise pour se plier aux objectifs délirants fixés par Himmler puis, après la guerre, pour échapper largement à la dénazification superficielle menée par les Alliés, est retracée par David Korn-Brzoza à partir d'archives en partie inédites et de témoignages de nombre d'historiens ayant contribué à mettre ces faits dans la lumière. Son film revient ainsi sur les élucubrations de Himmler, persuadé qu'en cherchant bien la science pourrait montrer que les Germains ont inventé tous les acquis de la civilisation. Il rappelle aussi comment, au camp de concentration Natzweiler-Struthof, choisi pour sa proximité avec la Reichuniversität de Strasbourg, l'anatomiste August Hirt a fait exécuter 86 déportés sélectionnés à Auschwitz pour constituer une collection de "squelettes juifs". Un épisode atroce et méconnu dans la longue liste des horreurs commises jusqu'aux dernières heures de la guerre au nom de la "science" nazie.
Son éternel cigare à la bouche, Churchill (1874 -1965) est resté dans les mémoires comme l'une des grandes figures du XXe siècle. La vie entière de l'indéboulonnable animal politique - lorsqu'il est nommé Premier ministre en 1940, il a déjà quarante ans de carrière derrière lui - relève du roman picaresque. Artisan victorieux de la longue bataille d'Angleterre, le premier échec infligé aux nazis, il incarne l'indomptable résistance anglaise. Persuadé à juste titre que l'entrée des États-Unis dans le conflit serait décisive, il usera de toute sa persuasion politique pour convaincre Roosevelt de le rejoindre. Mais au-delà de son rôle capital dans la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill aura bataillé sur tous les fronts, dans une quête sans trêve de notoriété et de reconnaissance. Sa seule peur : l'inaction et l'oubli qui, lors d'échecs politiques, aboutissent invariablement à la dépression (qu'il appelait son "chien noir"), soignée à grand renfort d'alcool, de peinture et d'écriture.
Légende
Nourri d’archives visuelles et sonores minutieusement retravaillées, cette biographie documentaire se déguste comme une fiction, avec suspense et bande-son épique. L'hommage à Winston Churchill et à son engagement ne fait pas l'impasse sur les revers et les mauvaises décisions qui, plus d'une fois, ont terni son aura. En mettant en avant les failles de l'homme d'État, le réalisateur rend sa part d'humanité à la légende - celle que Churchill, orateur hors pair et formidable metteur en scène de lui-même, a largement contribué à façonner. Une approche inédite et captivante de l'homme, de son rapport au pouvoir et de sa vision paradoxale de la vie.
En archives et témoignages éloquents, David Korn-Brzoza retrace l’histoire méconnue, car en partie refoulée, du "plus ancien groupe terroriste des États-Unis", qui a mis en œuvre par une violence largement impunie ses visées racistes, de 1865 à nos jours.
Part d’ombre
Pour retracer en détail les quatre vies successives du Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza a rassemblé un impressionnant fonds d’archives, alimenté en partie par celles du mouvement lui-même, et rencontré une dizaine d’interlocuteurs : un membre repenti de l’organisation, des vétérans de la lutte pour les droits civiques, le juge pugnace qui, quatorze ans après l’attentat de Birmingham, a poursuivi et condamné ses auteurs, ainsi que différents chercheurs et analystes. En montrant ainsi combien le mouvement et ses crimes incarnent une histoire et des valeurs collectives, il jette une lumière crue sur cette part d’ombre que l’Amérique blanche peine encore à reconnaître.
Épisode 1 : Naissance d'un empire invisible
Épisode 2 : Résurrections