Elle soigne les meurtrissures de l'âme comme elle panse les plaies du corps. Depuis le début des années 2000, elle incarne mieux que toute autre, la voie originelle du fado, le cercle des rigoureux amateurs l'ayant adoubée, jusqu'à la comparer à l'incomparable Amalia Rodrigues. Mais plus que la lettre, c'est l'esprit qu'elle a retenu de cette référence majuscule : une spiritualité à chaque ligne, d'une phrase exacerbée à des confidences chuchotées, des textes ancrés dans cette tradition, ces maux bleus qui raisonnent du plus subtil écho. Ceux de l'intranquille Fernando Pessoa, du plus contemporain António Lobo Antunes, deux des poètes lisboètes qu'elle a visités.