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On ne désire plus la musique comme avant, dit-on. On la consomme sans y prendre garde, dit-on encore. Transformée en fichier numérique, la musique est trop souvent tenue pour morte, ou en tout cas pour jetable, autrement dit moins porteuse d'espoirs identitaires qu'elle ne l'était jadis. Qu'en est-il vraiment ? Où est la musique aujourd'hui ? Que cache l'appellation de "musique dématérialisée"? Cet essai montre que, contrairement à ce qu'on pourrait croire, la diffusion de la musique n'est plus l'apanage d'un seul réseau mais qu'elle est présente dans des canaux nouveaux, des endroits et des formats différents. Le mp3 et l'internet ont entraîné, non pas la mort de la musique, mais son éclatement en réseaux hétéroclites et en nouveaux espaces d'écoute, de pratique, de diffusion. S'intéresser à ces espaces et ces territoires, c'est remonter le courant de ce qui s'est fait de plus fertile dans les années 2000 en matière de création culturelle, de développements underground, de percées avant-gardistes. On peut en effet lire l'histoire culturelle des dernières années à travers le filtre de la musique, qui en est le marqueur le plus prégnant, mais aussi le plus diffus. Après avoir été directeur éditorial des éditions digitales du groupe Condé Nast (GQ, Vogue, Glamour...) et reporter aux Inrockuptibles, Joseph Ghosn, né au Liban en 1971, est aujourd'hui rédacteur en chef d'Obsession, le mensuel du Nouvel Observateur. Musicien à ses heures, il est diplomé de Sciences-Po et d'un DEA commun de Normale Sup et l'EHESS. Il a déjà écrit trois livres : une biographie de Nino Ferrer (Du Noir Au Sud, chez Calmann-Lévy), un essai sur le compositeur La Monte Young (Le Mot et le Reste) et un recueil de ses chroniques BD (Romans Graphiques, 101 propositions de lecture, Le Mot Et Le Reste).
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