Nouveauté
Dorante, jeune homme désargenté d’une grande probité, se fait recruter comme secrétaire particulier chez Araminte, comédienne célèbre qu’il aime en secret et qu’il espère conquérir avec l’aide de Dubois, son ancien domestique, déjà dans la place. Mais son oncle, M. Rémy, qui ignore tout des sentiments de Dorante, le destine à Marton, l’assistante d’Araminte. Quant à la très autoritaire mère de cette dernière, Mme Argante, elle aspire à marier sa fille avec le comte Dorimont et à régler du même coup un vieux contentieux avec lui au sujet d’une propriété. De fausses confidences en quiproquos, l’amour vaincra-t-il les conventions ? Entre rêveries et rebondissements Oublier le théâtre pour le cinéma ou inverser les points de vue de la scène et des coulisses pour brouiller les pistes entre réalité et fiction... Intimement familier de la pièce de Marivaux, qu’il avait montée, avec la même formidable troupe de comédiens, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe qu’il dirigeait, Luc Bondy revisite avec ce film solaire tout à la fois l’œuvre et l’édifice. Des sous-sols à la terrasse, l'Odéon devient le décor transfiguré d’un suspense amoureux qui oscille avec grâce entre rêveries et rebondissements. Comme voilées d’étrangeté, suspendues entre la langue délicieuse de Marivaux et un aujourd’hui savamment stylisé, ces Fausses confidences réinventent la pièce, alors que les acteurs, Isabelle Huppert et Louis Garrel en tête, insufflent à ce jeu de l’amour et des détours tout leur art nuancé de la comédie et une irrésistible légèreté. L’ultime œuvre de Luc Bondy, disparu en 2015, comme une très élégante invitation à l’imaginaire.