Un vent d'intelligence et de sensibilité sur le teenage en BD. Comme chaque année, les vacances d'été ont commencé dans la grande maison familiale. Antoine, adolescent fluet, s'ennuie un peu. Il traîne, maussade, dans un short trop grand, avec son petit frère qui le colle. Heureusement, la jolie Adèle, fille d'une amie de sa mère, est là… Alors qu'un lien fragile est en train de se nouer avec Adèle, déboule tel un ouragan Guillaume, le frère aîné. Aussi dynamique que trouble, il prend aus- sitôt la tête de la bande d'enfants. Jeux, balades à vélo… Il accomplit aussi quelques exploits qui impressionnent. Mais contrairement à Antoine qui, par timidité reste en retrait, Guillaume sa- voure ses triomphes et gagne en prestige auprès de la charmante Adèle. Encouragé, Guillaume, en rupture totale avec un milieu corseté qu'il abhorre, va pousser loin la provocation en insultant une vieille marchande de bonbons du village. Adèle rit. Antoine est choqué et déçu par la réaction de la jeune fille. La mère des trois garçons, elle, dépassée, ne parvient pas à s'opposer à son fils aîné. Les règles tombent… Alexandre Franc réussit dans ce très bel album, à l'instar de L'effrontée de Claude Miller, à rendre ce poisseux mélange d'ennui et de rêveries, d'exaltation cruelle et de deuils propre à l'adolescence… Un vent d'intelligence et de sensibilité sur le teenage en BD Alexandre Franc, comme Max de Radiguès, parle avec justesse du monde pré-adolescent, de ses révoltes et de ses apprentissages, lente valse- hésitation des sentiments. Touchant. Un dessin classique et beau, le plaisir de la ligne claire