Tim Burton est l'un de ces cinéastes qui créent de toutes pièces leur propre univers, avec ses règles, ses personnages et même ses paysages, qui inventent des films qui ne ressemblent qu'à eux-mêmes et qui, par un de ces prodiges dont le cinéma a le secret, rencontrent un public nombreux autant q'inconditionnel. Beetlejuice, " film optimiste sur la mort ", figure le big-bang de ce monde nouveau dont la logique inverse systématiquement les règles. Le spectateur est invité à considérer l'étrange comme la norme et le " normal " bien ennuyeux. Le décor est planté et Burton alterne désormais films de commande à grands spectacle et films d'animation (L'Etrange Noël de monsieur jack, Les Noces funèbres), genre avec lequel il a débuté sa carrière chez Disney. Il réinvente Batman sous les traits d'un Michel Keaton " plus BD que nature " et le Joker sous ceux d'un Jack Nicholson aussi comique que terrifiant dans deux films jubilatoires où l'ironie le dispute à al méchanceté. Dans cette galerie de portraits viennent ensuite Edward aux mains d'argent, le Cavalier sans tête (Sleepy Hollow), Willy Wonka (Charlie et la chocolaterie), Sweeney Todd, personnages issus de légendes éternelles ou surgis de l'imaginaire de Tim Burton auxquels sa complicité avec Johnny Depp donne vie. Bienvenue à " TimBurtonLand ".