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Green Boys pourrait être un "Petit Prince" du millénaire de l'exil. Alhassane, 17 ans, a quitté la Guinée et arrive seul en France après un éprouvant périple. Accueilli dans un village en Normandie, il rencontre Louka, 13 ans. Entre les deux garçons une amitié naît et s’invente jour après jour. Ce qui les sépare les lie tout autant que ce qui les unit. Durant l’été, ils construisent une cabane sur la falaise qui surplombe la mer. Comme une zone de liberté, elle sera un lieu secret de l’enfance et le refuge des blessures.
Présenté au Cinéma du Réel 2019 - Mention spécial pour le prix de l'Institut Français.
À Saint-Jouin-Bruneval, paisible commune normande, le maire s'est porté volontaire pour accueillir des réfugiés. Entre inertie administrative, bonnes volontés des uns et inquiétudes des autres, une drolatique chronique documentaire à la Tati.
Saint-Jouin-Bruneval, sa plage de galets, son Proxi, sa charcuterie… Située entre Le Havre et Étretat, cette paisible commune du pays de Caux est brusquement rattrapée par l’actualité quand son maire convainc le conseil municipal d’accueillir une famille de réfugiés, au nom des valeurs de la République. Bientôt, des bénévoles se mobilisent avec une ardeur candide pour repeindre et aménager un appartement vacant ("les musulmans aiment les tapis, ils mangent parfois à même le sol"), tandis que d’autres redoutent l'irruption des étrangers dans leur quotidien. Sur une porte, un graffiti rappelle aussi la présence du Front national, devenu la première force électorale. Alors que l’attente se prolonge, en raison des atermoiements de la préfecture, le garde champêtre, sanglé dans son uniforme "police rurale", recueille en silence mais sans en penser moins les réactions au projet. Jusqu’à l’installation des réfugiés syriens reconnaissants : le père, ancien journaliste déjà opposant à Hafez el-Assad, la mère, leur fils, son épouse et leur bébé.
Étonnement
Loin de toute dramatisation, Ariane Doublet capte, d’une caméra tranquille et amusée, les réactions, au fil d’une chronique drolatique aux accents de Tati. Aux préjugés enthousiastes ou hostiles succède l’étonnement charmant de la rencontre. Car cette famille ouverte, curieuse et cultivée – un père francophile épris de poésie et une mère à l’humour contagieux – conquiert promptement la petite communauté, partageant avec pudeur sa douloureuse expérience comme ses premières impressions normandes. La crainte des différences glisse alors vers une confiance joyeuse en soi-même et en l’autre, offrant le visage hospitalier d’une République terre d’asile.
Si autrefois, la pluie et le beau temps décidaient du sort des récoltes, elles sont désormais soumises aux marchés internationaux et à la spéculation. Pour conserver la culture millénaire du lin, les agriculteurs normands doivent compter sur leur plus gros client : la Chine. Les cultivateurs normands seront-ils sauvés par les Chinois ?