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Marilyn n’est pas née Marilyn, elle l’est devenue. Elle se dévoile dans ce portrait inédit, avec ses mots à elle : une femme lucide et déterminée, reflet mouvant des diktats qui continuent à définir la féminité.
D'abord il y a la naissance d'un corps. À 12 ans, Norma Jeane Mortensen, qui a grandi dans les foyers d'accueil des quartiers pauvres de Los Angeles, prend conscience qu'elle en paraît 17. C’est l'éclosion en elle d'une autre personne, qui attire le regard des hommes et ne semble pas lui appartenir. Cette métamorphose, accompagnée de l'intuition fulgurante d'un destin, va déterminer sa vie. Dès lors, il s'agira pour elle de devenir celle dont elle ignore encore le nom : Marilyn Monroe. Une quête d'accomplissement à la fois lucide et douloureuse, inextricablement mêlée aux diktats d'une époque et du désir masculin.
De la pin-up à l’icône
La célèbre scène de Sept ans de réflexion, où Marilyn voit sa robe soulevée au-dessus d’une grille de métro, marque l'achèvement de la métamorphose. La pin-up promue actrice à force d’acharnement était déjà un sex-symbol. Elle est désormais une icône pour le monde entier. La suite est une autre histoire. Prenant le parti de mettre de côté certains aspects de la vie de l'actrice, Michèle Dominici (L'histoire oubliée des femmes au foyer) choisit de se concentrer sur les mécanismes de la construction d'une identité. Choisie ? Subie ? Le miroir tendu par Marilyn a de multiples reflets. Ce portrait s’attache à les saisir, et, par un savant montage d'archives traversant les époques, montre à quel point le mythe continue de nourrir nos imaginaires. Les mots de Marilyn accompagnent les images, fragments d'autobiographie, de poèmes et d'interviews, qui dévoilent une femme surprenante de lucidité, à la fois reine et victime d'un monde régi par la toute-puissance des hommes.
Au travers de films familiaux et de journaux intimes, Michèle Dominici fait entendre la voix de celles qui ont fait le choix, pendant les Trente Glorieuses, de se consacrer à leur famille. Un éclairage rare sur une thématique délaissée par les sciences sociales.
Se dédier aux tâches domestiques, de la préparation des repas au ménage, veiller au bonheur paisible des siens dans un chez-soi coquet… C’est au milieu du XIXe siècle, avec l’avènement d’une nouvelle classe moyenne, qu’apparaissent en France les premières femmes au foyer. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dopé par le consumérisme des Trente Glorieuses, ce statut s’impose comme une promesse d’accomplissement personnel pour des générations de jeunes filles, convaincues de la noble mission de se dévouer entièrement à la famille. Mais sous le vernis de l’idéal valorisé par la pression sociale, au fil des années et de la quête d’autonomie des enfants qui grandissent, l’ennui engendré par la routine, le sentiment de mal-être et parfois la dépression rongent en silence beaucoup d’entre elles.
Invisibilité sociale
Aucune somme encyclopédique ni chaire universitaire ne leur a encore été consacrée. Pour retracer l’histoire de ces femmes au foyer qui, des décennies durant, se sont oubliées, voire sacrifiées, pour le bien-être de leur famille et l’ascension sociale de leur époux, Michèle Dominici (Simone Signoret – Figure libre ; Nadar, le premier des photographes) a puisé dans les journaux intimes d’une dizaine de femmes – françaises, allemandes et anglaises –, qui se sont mariées entre 1945 et 1970. Nourrissant son film d’archives télévisées et de films familiaux amateurs, elle fait entendre leur ressenti, leurs espoirs et leurs désillusions, leurs petites joies et leurs sourdes interrogations. Piégées dans la répétition de tâches sans fin, confrontées à un désir déclinant comme à l’ingratitude de leurs proches et, surtout, condamnées à l’invisibilité sociale, elles livrent des témoignages émouvants. En écho, les grandes conquêtes des femmes de la seconde partie du XXe siècle les verront, à force de mobilisations et de luttes, s’émanciper de la tutelle de leur mari, accéder à la contraception et à l’IVG et investir enfin des carrières jusqu’alors réservées aux hommes.
Plongée dans le Paris du XIX ème siècle pour approcher les géants grâce à Nadar, le premier géant de la photographie.
Si nous connaissons leurs visages aujourd’hui, c’est grâce à lui. Victor Hugo, Sarah Bernhardt, Charles Baudelaire, Alexandre Dumas, George Sand, Jules Verne, ils les a tous photographiés. Félix Nadar fut le premier grand portraitiste de l’histoire de la photographie, le premier faiseur de célébrités du monde moderne. Grâce à une compilation exceptionnelle d’archives de la Bibliothèque Nationale ainsi qu’un travail inédit d’effets graphiques et d’animation, ce film nous emmène avec lui dans un voyage étourdissant au cœur de la bohème parisienne du XIXe siècle, à l’affût de toutes les techniques et de toutes les idées nouvelles.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression affecterait 350 millions de personnes dans le monde et le nombre de cas ne cesserait de croître. À la une des journaux, on parle d’épidémie… Au Japon, le nombre de personnes dépressives est passé ainsi de quelques dizaines de milliers dans les années 1990 à 250 000 en l’an 2000, jusqu’à atteindre plus d’un million aujourd’hui. Une tendance qui n’épargne aucun pays. Quant à la consommation mondiale d'antidépresseurs, elle a doublé en une décennie, de 2000 à 2011. Comment expliquer ces données alarmantes ? Comment nos sociétés en sont-elles arrivées à produire de la dépression à grande échelle ? Si la maladie laisse souvent l'individu seul face à sa détresse et à son histoire personnelle, ce film propose à l’inverse d’interroger les raisons collectives de notre désarroi. Du Japon à la Grèce en passant par l’Allemagne, les États-Unis, la Suisse et la France, des médecins, des philosophes, des sociologues, des anthropologues et des travailleurs sociaux, tous témoins et acteurs de ce phénomène, s'interrogent sur les racines et les conséquences de cette vertigineuse "épidémie".
Crises
Comment les chiffres sont-ils calculés ? D'après quelles données le diagnostic de dépression est-il posé, et par qui ? Comment l’arrivée d’une nouvelle classification des symptômes aux États-Unis (le DSM) a-t-elle bouleversé l’idée que nous nous faisions de la santé mentale et de nous-mêmes ? En croisant les regards, le film explore l’envers de notre monde contemporain, des exigences qu’il impose, des risques liés à une vision exclusivement pathologique des crises personnelles et collectives, qui ne propose à nos impasses qu'une solution médicamenteuse.
En 1958, alors que le pays, pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie, se déchire, le président René Coty appelle le "plus illustre des Français", le général de Gaulle, à former un gouvernement. Celui-ci met alors en place la Ve République, régime qui demeure unique au monde et s'appuie sur l'élection du président au suffrage universel. Celui-ci concentre un nombre impressionnant de pouvoirs. Depuis, la France continue, à chaque élection présidentielle, à chercher l'homme providentiel. Dès le début, ce système a suscité de nombreuses critiques, qui ont grandi durant "l'hyperprésidence" de Nicolas Sarkozy et n'ont pas disparu avec la "normalité" prônée par François Hollande.
Tous pour un ?
Ce documentaire donne la parole à de fins connaisseurs de la vie politique hexagonale et des arcanes constitutionnelles : Guy Carcassonne, professeur de droit public, le journaliste Edwy Plenel, le député Europe Écologie Les Verts Bastien François, Paul Alliès, qui milite pour la VIe République, le philosophe Marcel Gauchet, etc. Ils pointent, parfois avec humour, les défauts du régime présidentialiste à la française : l'affaiblissement du Parlement, qui s'est aggravé avec l'instauration du quinquennat en 2000, les effets de cour, le modèle patriarcal qui essaime dans toute la société française. Mais la constitution de 1958 trouve aussi des défenseurs, notamment Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, qui rappelle qu'elle a mis fin à l'instable IVe République qui faisait et défaisait les gouvernements à un rythme effréné. Des images d'archives soulignent la solennité élyséenne : Pompidou écouté religieusement par ses ministres, Valéry et Anne-Aymone Giscard d'Estaing présentant leurs vœux distingués, Mitterrand entouré de courtisans… En les confrontant à d'autres vidéos, celles, notamment, du mouvement des Indignés, ce documentaire souligne le décalage entre ce monde hors du temps et la société d'aujourd'hui, connectée, participative, et moins encline qu'autrefois à se plier à la volonté du chef unique et adulé.