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Nouveauté

Entre avril et juillet 1994, plus de 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, ont perdu la vie au cours de ce qui reste "le plus rapide" génocide de l’histoire. Pendant cette même période, les viols ont été érigés en armes de destruction massive. Quelque vingt ans après, six femmes rescapées témoignent face caméra du calvaire qu’elles ont vécu. Six récits d’une insoutenable précision en même temps que d’une implacable dignité. Au fil de longs monologues, l’une après l’autre, elles racontent la fuite, la capture, les viols et les tortures, à peine sorties de l’adolescence, et "l’infection de l’intérieur", l’une d’elles ayant appris qu’elle a été contaminée par le sida.

 

Condamnées à vivre

Toutes ces femmes sont devenues mères d’un enfant de génocidaire. Elles disent alors l’incapacité à assumer cette maternité : "Je pensais que c’était un monstre." Hantées par le cauchemar, elles doivent encore affronter la solitude comme le rejet familial et social... Condamnées à vivre, "parce que les violeurs ne voulaient pas qu’on vive", dit l’une d’elles, elles trouvent pourtant la force de lutter pour se libérer et se reconstruire. Prises en charge par l’ONG Sevota*, elles apprivoisent peu à peu la douleur pour commencer, enfin, à aimer ces fils et filles nés, et victimes eux aussi, de l’horreur. Des enfants élevés dans le chaos qui, sur la fin du film, viennent joindre leurs voix, leurs silences et leurs souffrances à celles de leur mère en un déchirant contrepoint. Un film d’une intensité bouleversante, primé au Fipa.

 

*Solidarité pour l'épanouissement des veuves et des orphelins visant le travail et l'autopromotion

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