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Dans les laboratoires du monde entier, la course au cerveau artificiel a déjà commencé. Enquête sur ceux qui tentent de transformer l’homme en être digital afin de le libérer de la vieillesse et de la mort.
La science-fiction a inventé depuis longtemps des robots "plus humains que l’humain", mais ce fantasme n’a jamais été plus près d’advenir. Aujourd’hui, des neuroscientifiques et des roboticiens se sont donné pour objectif de créer un cerveau artificiel capable de dupliquer le nôtre. Leur but : extraire l’ensemble des informations "programmées" dans notre cerveau pour les télécharger dans une machine qui nous remplacera et vivra éternellement. Rêve ou cauchemar ? Du Japon aux États-Unis, pionniers en la matière, Cécile Denjean (Le ventre, notre deuxième cerveau) enquête aux frontières de la science et de la fiction, sur des recherches aux moyens démesurés.
Éternité digitale
La brain race ("course au cerveau") a aujourd'hui remplacé la space race ("course spatiale"). Après le séquençage du génome, la cartographie complète des connexions neuronales humaines, le Connectome, constitue le nouvel horizon de nombreuses recherches en cours. Cette "carte" du cerveau, récemment esquissée, comporte encore beaucoup de zones inexplorées. Pourra-t-on un jour "télécharger" les données d'une conscience individuelle comme on installe un logiciel ? Les enjeux diffèrent considérablement selon les acteurs. Dans le cas de grands projets scientifiques financés par les gouvernements, il s'agit de mieux comprendre le cerveau. Pour les transhumanistes, le but avoué est d’atteindre l’immortalité. Quant à l’empire Google, qui s'y intéresse également de près, il ambitionne de créer une intelligence capable d’apprendre et d’interagir avec le monde. Cette quête insensée, si elle aboutit un jour, offrira-t-elle l’éternité digitale à quelques milliardaires ? Donnera-t-elle naissance à une intelligence artificielle mondiale et désincarnée ?
Avec une fantaisie très Belle Époque, ce documentaire retrace la vie libre et théâtrale de Colette, immense écrivaine et insatiable hédoniste.
"Regarde !", lui répétait la solaire Sido, sa mère, étouffante mais adorée. De son enfance campagnarde auprès de parents aimants et libres penseurs, elle a gardé le goût de la littérature, de l'anticonformisme et des plaisirs de la vie, célébrés tout au long de son œuvre. Née en 1873 à Saint-Sauveur, en Bourgogne, la jeune Gabrielle Colette grandit dans un vert paradis, qu'elle quittera à 18 ans, à cause de la ruine familiale. Ce traumatisme fondateur l'incitera à conquérir peu à peu son indépendance. Mariée très jeune à la nouvelle coqueluche parisienne, le sulfureux M. Willy, elle s'initie au fascinant demi-monde de la Belle Époque, fait ses débuts en littérature et perd quelques illusions. Son mari la trompe et exploite ses talents d'écrivaine dans la série des Claudine. Mais ce roi du marketing avant l'heure lui apprend aussi les vertus du scandale pour créer ce qu'on n'appelle pas encore le buzz. Le couple ira jusqu'à mettre en scène un ménage à trois avec l'actrice Polaire.
Prose sensuelle
De toute façon, cela fait longtemps que Colette partage ses amours entre les hommes et les femmes. Elle finit par quitter Willy, gagnant sa vie grâce au music-hall, "le métier de ceux qui n'en ont appris aucun", et à la littérature qui devient une seconde nature. Inventrice du "mentir-vrai" de l'autofiction, elle met sa vie en scène, conquérant sa liberté par les mots. De pantomimes déshabillées en romans prémonitoires, de ses frasques amoureuses avec Missy à ses passions pour les Jouvenel père et fils, ce documentaire retrace la fabuleuse trajectoire de l'écrivaine au regard de chat, infiniment vivante et libre. Irrigué de sa prose sensuelle et incisive, ce montage alerte de films muets et d'archives orchestre avec une extravagance digne de la Belle Époque les métamorphoses successives de la dame, malicieusement croquées par l'illustratrice Catel Muller. Colette sera la première femme à qui la France accordera des funérailles nationales tandis que l'Église lui refusera les obsèques religieuses pour "conduite inconvenante". Une sortie théâtrale, bien dans son style.
Que savons-nous de notre ventre, cet organe bourré de neurones, que les chercheurs commencent à peine à explorer ?
Selon cette captivante enquête scientifique, il semblerait que notre cerveau ne soit pas le seul maître à bord. Il y a quelques années, les scientifiques ont découvert en nous l’existence d’un deuxième cerveau. Notre ventre contient en effet deux cents millions de neurones qui veillent à notre digestion et échangent des informations avec notre "tête". Les chercheurs commencent à peine à décrypter cette conversation secrète. Ils se sont aperçus par exemple que notre cerveau entérique, celui du ventre, produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions. On savait que ce que l'on ressentait pouvait agir sur notre système digestif. On découvre que l'inverse est vrai aussi : notre deuxième cerveau joue avec nos émotions.
ESPOIRS THÉRAPEUTIQUES
En outre, certaines découvertes ouvrent aujourd’hui d’immenses espoirs thérapeutiques. Des maladies neurodégénératives, comme Parkinson, pourraient trouver leur origine dans notre ventre. Elles commenceraient par s’attaquer aux neurones de notre intestin, hypothèse qui, si elle est vérifiée, débouchera peut-être sur un dépistage plus précoce. Plus étonnant encore, notre deuxième cerveau abrite une colonie spectaculaire de cent mille milliards de bactéries dont l’activité influence notre personnalité et nos choix, nous rend timides ou, au contraire, téméraires. Des États-Unis à la Chine en passant par la France, ce documentaire, nourri d'interviews et d'infographies éclairantes, passe en revue les recherches les plus récentes menées sur notre deuxième et intrigant cerveau.
Dans nos modèles physiques, le poids de toute la matière observable (étoiles, galaxies…) ne représente que 4 % de l’univers, alors qu'une matière inconnue, invisible, qu'aucun outil n’a jamais permis de détecter, peuplerait massivement le cosmos. Aujourd'hui, astrophysiciens et cosmologistes, chercheurs dans les champs de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, unissent leurs forces pour résoudre cette grande énigme : quelle est la nature de cette fameuse "matière noire" ?
Thriller haletant
Pour la première fois, c'est à la découverte de cette quête, la plus importante du XXIe siècle, qu'invite ce film. Existe-t-elle vraiment ? Faut-il remettre à plat toute la physique élaborée depuis Newton puis Einstein ? L'aventure recèle les ingrédients d'une folle épopée : précurseurs ignorés, coups de théâtre, angoisses et polémiques, moyens considérables mis en œuvre, collaborations et compétitions pour une véritable quête du Graal… Un thriller haletant qui nous emmène à l'aube d'une révolution scientifique et métaphysique équivalente à celle de Copernic ou de Galilée. Notre manière de percevoir le monde risque d'être totalement remise en question…
En deux volets, de l'intelligence à la conscience, une ambitieuse exploration de notre fonctionnement cérébral.
Une interprétation de la réalité
Après Le ventre, notre deuxième cerveau, Cécile Denjean se livre à une ambitieuse exploration du fonctionnement cérébral en deux parties – elle a coécrit la première, réalisée par Amine Mestari. Dans ce second volet, de nombreux chercheurs – parmi lesquels le psychiatre Christophe André, ainsi que le moine bouddhiste et docteur en biologie cellulaire Matthieu Ricard, qui joue obligeamment les cobayes – témoignent et font partager leurs expériences les plus récentes, avec le renfort d'images en 3D et d'infographies. Des tests d'illusion d'optique montrent aussi comment la conscience peut être leurrée, preuve qu'elle constitue une interprétation de la réalité. Sommeil, rêve, coma, méditation… : ce film sensible nous mène à la découverte d'un continent cérébral aussi vaste que mystérieux.