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Qui est Vladimir Poutine ? Si l’on connaît son visage, éternellement jeune grâce au botox, et ses pectoraux qu’il aime à exhiber au grand air, son goût pour les sports et les propos extrêmes, on ignore de quel bois est réellement fait ce tsar du XXIe siècle. Insaisissable, secret, terne, l’ex-passe-muraille du KGB devenu milliardaire fait preuve d’un autoritarisme qui, s’il fait froid dans le dos vu de chez nous, a pourtant réveillé chez bon nombre de Russes un sentiment de fierté retrouvée. Peu leur importe de savoir que les Tchétchènes ne sont pas à l’origine des attentats de Moscou, qui a assassiné Anna Politkovskaïa, ou que Poutine soit l’héritier d’Yvan le Terrible et de Staline puisqu’il est parvenu à les convaincre – miracle de la propagande – qu’il avait rendu à la Russie ce qu’elle avait perdue depuis la chute du Mur : sa grandeur.
À l’heure où l’opposition à Poutine, effrayée d’en "reprendre" jusqu’en 2024, se mobilise, Dans la peau de Vladimir Poutine raconte par la propre voix de Vladimir (ou presque) l’incroyable itinéraire de celui que rien ne destinait à devenir un des maîtres du monde. Un portrait fouillé, grinçant, drôle, honnête et sans concessions qui oscille entre documentaire, film d’horreur, d’espionnage et comédie. Tout y est vrai. Hélas.
Karl Zéro et Daisy d'Errata passent au crible le mythe Delon, cherchant à comprendre pourquoi l'acteur d'exception a choisi, à un tournant de sa carrière, de se cacher derrière son propre rôle.
Pourquoi Alain Delon, star mondiale hors catégorie, mais d'abord acteur exceptionnel passionnément attaché à son art, a-t-il choisi, il y a près d'un demi-siècle, de se figer dans un rôle, le sien, aussi spectaculaire à la ville qu'oubliable à l'écran ? À cette question frontale, ce nouveau portrait de la collection "L'ombre au tableau" (après Charles Trenet, Yves Montand et Claude François) répond par le mystère, maintes fois évoqué, d'une personnalité à jamais duelle. Si "Delon" est parvenu à incarner, en un temps remarquablement bref, un mythe, c’était aussi pour protéger "Alain", l'enfant terrible et malheureux qu'il n'aurait jamais cessé d'être. Gamin placé, engagé volontaire à 17 ans pour la guerre d'Indochine puis révoqué pour indiscipline, voyou de Marseille devenu gigolo à Paris, il est intronisé acteur par l'intermédiaire de quelques femmes inspirées, avant de voler, très vite et très loin, de ses propres ailes. De Christine (qui lui fait rencontrer Romy Schneider, en 1958) à Mr. Klein (qu'il produit lui-même, en 1976), cette réussite fulgurante, incandescente, sous l'égide notamment de ses trois "pères" de cinéma, René Clément, Luchino Visconti et Jean-Pierre Melville, précède une carrière en dents de scie, durant laquelle "Delon", qui se met lui-même en scène sans craindre de se caricaturer, affiche sa lassitude vis-à-vis de son art et du monde.
Homme à failles
Karl Zéro et Daisy d’Errata tissent extraits de films, archives en partie inédites et confidences de proches recueillies en noir et blanc, façon studio Harcourt : le cinéaste Patrice Leconte, avec qui il a tourné Une chance sur deux, le philosophe et réalisateur Bernard-Henri Lévy, qui l'a fait jouer (avec Karl Zéro) dans son film Le jour et la nuit, les actrices Nicole Calfan et Véronique Jannot, rencontrées respectivement sur les plateaux de Borsalino et du Toubib, et l’ancien commissaire divisionnaire Charles Pellegrini. Leur portrait affectueux, mais sans complaisance, met ainsi à nu l'homme à failles derrière l'icône.