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Un écrivain accepte de rédiger les Mémoires d’un retraité qui lui révèle son passé de serial killer. Une confession dont aucun ne sortira indemne. Une série en forme d’odyssée passionnelle et sanglante, avec Nicolas Duvauchelle et Niels Arestrup.
Le masque et la plume
Que cache un visage ? Combien de secrets enfouis sous les plis de la peau, derrière les battements de paupières ? Comment une vie peut être réinventée de fond en comble à travers la parole ? En acceptant de retranscrire les mémoires du vieil Albert (Niels Arestrup, rugueux, matois et redoutable), l’écrivain en panne sèche Adrien Winckler (Nicolas Duvauchelle, qui se réinvente dans un rôle à contre-emploi et enrichit sa palette de jeu) est loin de se douter des gouffres existentiels qu’il s’apprête à explorer et dont il ne saura peut-être pas revenir. Sous ses atours de série baroque, aux ruptures de tons feuilletonesques, mêlant avec virtuosité polar, horreur et drame intime, Les papillons noirs propose une réflexion vertigineuse sur la recréation des souvenirs, écrite à l’encre rouge. Olivier Abbou et Bruno Merle assument le choix d’une violence stylisée et d’une sensualité volcanique, s’affranchissant de la bienséance pour mieux faire dégorger les noirs mensonges de leurs personnages. Navigant entre passé et présent, le récit ne cesse de remettre la réalité en question. Pervers et hautement séduisant, ce grand jeu sur les apparences n’est pas sans rappeler les giallos, ces thrillers italiens à la croisée de l’épouvante, de l’érotisme et de la cinéphilie, ou les labyrinthes mentaux et esthétiques de Brian De Palma. Une belle manière de renouveler le genre du thriller par le truchement de l'amour inconditionnel et irrationnel.