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Avant l’avènement des antibiotiques, les médecins faisaient appel à des virus phages "mangeurs de bactéries" pour guérir les infections. Sous leur allure d'atterrisseur spatial, ils constituent une alternative prometteuse face à l’antibiorésistance.
La communauté scientifique est unanime : d’ici 2050, la résistance aux antibiotiques causera dans le monde une mortalité plus élevée que le cancer. Dans cette course contre la montre à la recherche d’alternatives, les regards se tournent vers une ancienne pratique thérapeutique : la phagothérapie. Découverte il y a plus d’un siècle par le microbiologiste Félix d’Hérelle, elle consiste à se servir de bactériophages, ou virus phages, des prédateurs naturels des bactéries qui présentent l’avantage de préserver le microbiote par leur action spécifique. Utilisée avec succès contre la peste ou la dysenterie, la phagothérapie a sombré dans l’oubli dans les années 1940 avec l’émergence des antibiotiques à large spectre, plus adaptés à une production à grande échelle. Dans les pays de l'ancien bloc soviétique, privés d’antibiotiques par les Occidentaux pendant la guerre froide, la phagothérapie s’est imposée comme une médecine à part entière, notamment en Géorgie. En Europe et aux États-Unis, une dynamique est en marche pour réintégrer les virus phages dans la pharmacopée officielle. Mais le défi est de taille : les phages géorgiens étant jugés non conformes aux normes européennes et américaines, il s’agit de tout reprendre de zéro : la constitution de banques de phages spécifiques à chaque infection et la réalisation des études cliniques à grande échelle.
Résultats prometteurs
De l’Institut Eliava àTbilissi, en Géorgie, où, perpétuant l’héritage de Félix d’Hérelle, on soigne chaque année des patients venus du monde entier à l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, engagé dans des tests de phagothérapie aux résultats prometteurs en passant par les études de l’Institut Rockefeller à New York, ce documentaire se penche sur le potentiel curatif des virus phages, mais également sur les défis thérapeutiques et réglementaires qui leur permettront de soigner des infections résistantes aux traitements antibiotiques.
Au printemps 2008, Port au Prince crie famine. Au Caire, à Dakar, les foules africaines envahissent les rues. A Manille, les bidonvilles sont au bord de la révolte. Partout, c'est la même cause : les prix du riz ont explosé. Pourquoi un tel vent de folie s’est-il abattu sur ce marché ? Enquête au plus près des producteurs et des exportateurs de Thaïlande, des négociants internationaux à Genève, des importateurs de Dakar, Bamako et Manille, Main basse sur le riz démonte les mécanismes qui ont abouti à la crise de 2008 : corruption au plus haut niveau, monopoles abusifs, spéculations qui font payer au prix fort à l’Afrique le riz venu d’Asie. Que se passe-t-il entre le paysan asiatique pauvre qui cultive le riz et le consommateur africain pauvre qui l’achète au bout de la chaîne ? Qui sont les acteurs qui portent sur leurs épaules la filière entière ?
Raconté de l'intérieur par des Maliens et des Français, cet état des lieux de neuf ans d'une guerre perdue contre le djihadisme éclaire les raisons et les enjeux de la rupture entre Bamako et Paris.
Le 2 mai 2022, la junte au pouvoir au Mali déclare rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens : c’est l'épilogue d’un processus de rupture commencé avec l’annonce de la fin de l’opération "Barkhane", le 2 février de l’année précédente. Accueillie en libératrice en janvier 2013, lorsque le président François Hollande lançait l'opération "Serval" pour libérer le nord du pays des groupes armés djihadistes, l'armée française, engagée neuf ans durant aux côtés des soldats maliens, puis des 11 000 casques bleus déployés par l'ONU, n'aura pu empêcher de larges portions du territoire de retomber sous l'emprise des combattants islamistes, confrontée au "syndrome afghan" d’une guerre ingagnable. La démocratie malienne, elle, aura dans son effondrement abandonné à son sort le nord et le centre du pays, laissant la main libre aux djihadistes. L’"engrenage" précipitera la rupture entre les deux pays, au profit de la Russie, dont l’entreprise de déstabilisation du monde occidental se nourrit d'un partenariat étroit avec les putschistes installés au pouvoir à Bamako, via la milice paramilitaire privée Wagner. Une nouvelle élection présidentielle, initialement prévue pour 2022, a été annulée, laissant le pouvoir au président de la transition Assimi Goïta jusqu’en 2027.
Fuite en avant
Au début des années 2000, des guerriers islamistes algériens qui refusent de négocier avec le gouvernement franchissent la frontière poreuse de 1 300 kilomètres?qui sépare leur pays du Mali. Trafic de drogue et prises d'otages aidant, les groupes djihadistes prospèrent dans l'indifférence de l'État malien. En 2011, après l’intervention occidentale en Libye et la chute de Kadhafi, quelques milliers de soldats touareg ayant servi le régime de Tripoli regagnent le Mali avec leurs armes. Les djihadistes, au sein desquels va émerger Iyad Ag Ghali – aujourd’hui le terroriste le plus recherché au Mali – s'allient alors (provisoirement) avec les indépendantistes touareg pour conquérir le nord du Mali. L'État malien s'effondre, la France intervient et libère les grandes villes du nord, Ménaka, Tombouctou, Gao, Kidal... Pour dérouler sur plus de deux décennies le drame en trois actes qui a consommé la rupture entre Bamako et Paris, Jean Crépu (Coup de poker sur l'essence) donne la parole à de très nombreux acteurs, observateurs et citoyens maliens, et, en contrepoint, à des militaires, diplomates et analystes français. De la capitale aux confins septentrionaux du pays, du haut au bas de l'échelle sociale, il donne ainsi à voir et à entendre comment les Maliens ont vécu, et surtout subi, les événements.