Pour ce disque, le gambiste Atsushi Sakaï se consacre à Couperin (programme qu'il complète de quelques pièces de Forqueray). Une atmosphère de mystère nimbe tant les oeuvres enregistrées que leur genèse. Des deux Couperin (père et fils), c'est au second, François, qu'on n'a que très récemment attribué la paternité des oeuvres. Paternité qui pour les partitions de Forqueray demeure incertaine. Cette aura pour le moins énigmatique inspire ici Atsushi Sakaï et les musiciens qui l'entourent : Christophe Rousset au clavecin, et Marion Martineau et Isabelle Saint-Yves à la viole de gambe. Leur interprétation, parée d'un charme touchant, s'en nourrit. La mélancolie, voire le caractère funèbre des oeuvres, alterne avec une gaieté franche dans les danses qui forment la Première suite de Couperin. L'on retiendra ici de la part des interprètes une technique sans faille, au service de la grâce baroque de ces pages.