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En 1950, à Brest, alors en pleine reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, les ouvriers du bâtiment se mettent en grève afin d'obtenir une hausse des salaires. Ils réclament "pain, paix et liberté". Le 17 avril, trois amis ouvriers, P'tit Zef, Édouard et Désiré, participent à une manifestation organisée par la CGT quand de violents affrontements surviennent. Les policiers tirent sur la foule et Édouard s’écroule. Son meilleur ami P'tit Zef est rongé par la colère. Les syndicalistes, eux, veulent continuer le combat. Ils font appel à René Vautier, cinéaste engagé, pour filmer la solidarité ouvrière qui s'organise après le drame.
Mémoire ouvrière
Inspiré de la bande dessinée de Kris et Étienne Davodeau, cet émouvant film d'animation, rythmé par la musique de Yan Volsy et Pablo Pico, narre une belle histoire d'amitié, mais également d'amour entre P'tit Zef, un ouvrier analphabète, et Paulette, une fille de commerçant qui prend part à la lutte syndicale. À travers une reconstitution de Brest en 3D, le film redonne vie à des événements réels : la mort d'Édouard Mazé et le tournage du film muet de René Vautier. Celui-ci se détériorera progressivement après une présentation dans un ciné-club parisien. Les images, projetées de nuit sur les lieux de la grève grâce à un cinéma ambulant, sont bercées par un poème de Paul Éluard dédié à la mémoire de Gabriel Péri, dont les premiers vers, "Un homme est mort qui n'avait pour défense que ses bras ouverts à la vie", saisissent immédiatement. Les mots du poète prennent ici une dimension bouleversante, notamment lorsque P'tit Zef les réinterprète lors d'une projection.