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Depuis le conflit russo-ukrainien, la région de la mer Baltique est redevenue une zone de tensions géopolitiques entre l’UE et la Russie. Un état des lieux des motifs d’inquiétude et des moyens déployés pour assurer la sécurité des Européens.
Mars 2022. Trois cents militaires français débarquent en Estonie. Le contingent hexagonal vient renforcer le dispositif de défense des pays baltes aux côtés d’autres bataillons placés sous la bannière de l’Alliance atlantique. Si la mer Baltique offre un débouché maritime à huit pays de l’Union européenne, ses côtes baignent aussi Kaliningrad, un territoire exclavé offert à l’URSS en 1945 et fortement militarisé. Depuis le déclenchement de l’“opération spéciale” lancée le 24 février 2022 par Vladimir Poutine en Ukraine, la tension est montée d’un cran dans les États voisins de la Russie. Déjà inquiets des menées impérialistes de Moscou depuis l’annexion illégale de la Crimée en 2014 et la guerre du Donbass, les trois petits États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) sont en état d’alerte. Il en est de même pour la Suède, qui a déployé des troupes sur l’île de Gotland, et pour la Finlande, qui partage avec la Fédération de Russie quelque 1 300 kilomètres de frontière. Remisant leur quasi-neutralité historique, ces dernières ont demandé en mai dernier leur intégration au sein des forces de l’Otan.
Feu aux poudres
Réactivant des traumatismes anciens, de la grande guerre du Nord (1700-1721) à la guerre froide en passant par la guerre d’hiver (1940-1941), le conflit russo-ukrainien bouscule de nouveau les équilibres dans la région baltique. Oublié le projet de reconstituer avec la Russie la ligue hanséatique médiévale, cette association des villes marchandes des côtes de la Baltique qui apporta trois siècles durant la prospérité au nord de l’Europe. Terminé aussi pour l’UE l’afflux d’une énergie bon marché grâce aux gazoducs Nord Stream 1 et 2 : les robinets sont coupés. L’heure est aux manœuvres militaires conjointes, à la réactivation des ligues de défense territoriale, au renforcement de la surveillance aérienne et maritime et à la montée en puissance des outils de cyberdéfense. Mais, dans un proche avenir, l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande mettra-t-elle le feu aux poudres ? Les trois pays baltes pourront-ils conserver leur souveraineté ? La défense des populations russophones d’Europe servira-t-elle d’argument au Kremlin pour une nouvelle intervention ? Autant de questions critiques abordées par les différents intervenants (analystes, diplomates, militaires, hauts fonctionnaires, anciens chefs d’État …) réunis par Frédéric Compain et Benoît Laborde dans cet état des lieux à même de susciter les plus vives inquiétudes.
Sa position sur la route de la soie attire les commerçants portugais, qui y prennent brièvement pied avant d'en être chassés par les Hollandais. La vorace Compagnie néerlandaise des Indes orientales fait main basse sur ses ressources naturelles. En 1822, le prince musulman Diponegoro tente pour la première fois de soulever l'aristocratie javanaise contre les colonisateurs, et son exil fait émerger un sentiment national inédit. Au début du XXe siècle, les mouvements indépendantistes sont férocement réprimés et, lorsqu'ils occupent l'archipel en 1941, les Japonais sont considérés comme des libérateurs. En août 1945, la capitulation nippone s'accompagne de la naissance de la République d'Indonésie. Dirigée d'abord par Sukarno, puis, en 1967, par Suharto, le pays va traverser cinq décennies difficiles, marquées par la répression, le népotisme et la corruption.
Alors qu'une chape de plomb s'est abattue sur le pays, la fin de la guerre froide pousse des intellectuels musulmans à exiger la démocratisation du régime. La crise financière asiatique de 1997 – qui fait plonger l'économie nationale –, conjuguée aux pressions exercées par "l'ami américain" et aux manifestations populaires soutenues par le sultan de Yogyakarta (son père, un demi-siècle plus tôt, avait déjà apporté son soutien à la guerre d'indépendance), scellent la chute, en 1998, du régime corrompu du général Suharto. Mais d'autres conflits internes menacent l'union fragile de la jeune république, notamment au Timor, à Aceh ou aux Moluques. En 2002, un attentat perpétré à Bali fait craindre une montée incontrôlable de l'islamisme radical…
À l’aube de la Troisième République, en pleine guerre franco-prussienne, le peuple de Paris proclame une démocratie populaire et sociale, la Commune. Ce documentaire interroge ses influences dans les luttes d’hier et d’aujourd’hui.
Mars 1871. L’armée prussienne est aux portes de la capitale quand le peuple de Paris assiégé se révolte contre le gouvernement d’Adolphe Thiers, qui vient de signer l’armistice. Le 18 mars, la Commune est née. Selon un modèle de démocratie directe et sous l’impulsion de personnalités comme Louise Michel, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes est instaurée et l’Église est brutalement séparée de l’État. Initiant des transformations politiques, économiques, sociales, éducatives, artistiques et sexuelles majeures, cette insurrection populaire prend la forme d’une révolution totale. Mais face à cette offensive d’inspiration communiste-libertaire, la bourgeoisie, réfugiée à Versailles, contre-attaque. Au cours d’une semaine sanglante, qui s’achève le 28 mai 1871, entre 20 000 et 30 000 communards sont tués. Dès lors, la “Sociale” continue d’infuser les forces d’émancipation du monde entier.
Imaginaire révolutionnaire
Lorsque les militantes du Mouvement de libération des femmes (MLF) défilent en 1970 dans les rues de Paris, ces féministes, qui revendiquent l’égalité salariale, se souviennent des espoirs forgés par les communardes un siècle plus tôt. De la même manière, lors des mobilisations contre l’instauration de la sélection à l’Université en 2018, les inscriptions “La Commune libre de Tolbiac”, taguées sur les murs du campus de la Sorbonne, témoignent de cet héritage assumé entre les expériences insurrectionnelles, étudiantes ou ouvrières. C’est tout l’enjeu du film de Frédéric Compain qui, avec les éclairages d’historiens tels Pascal Ory et Michelle Perrot ou le regard du cinéaste Ken Loach, tisse le lien entre luttes passées et futures. De Mai 68 aux gilets jaunes en passant par le Rojava, ce documentaire didactique, avec la voix profonde d’Anna Mouglaglis, met en lumière cette histoire aussi singulière que déterminante pour l’imaginaire révolutionnaire des mouvements sociaux qui lui ont succédé.