Premier tome d'une nouvelle saga romanesque, Faubourg Saint-Roch se déroule dans le quartier du même nom, dans la ville de Québec, à la fin du XIXe siècle. Jean-Pierre Charland met en scène de manière saisissante la vie quotidienne d'une époque marquée par la rigidité morale du clergé et la disparité des niveaux de vie entre bourgeois et petites gens.En 1896, une couventine est recrutée pour servir de gouvernante aux deux enfants de Thomas Picard, commerçant en vue de Québec, qui est rapidement séduit par cette jeune personne. Malgré sa maladie, la femme de Picard multiplie les subterfuges et traquenards pour éloigner de son toit celle qu'elle juge, à juste titre, la nouvelle flamme de son mari. À force de messes basses, elle convainc sa fille Eugénie d'aller en pension chez les ursulines, et Picard ne voit pas comment il pourra justifier encore très longtemps la présence de la gouvernante sous son toit. Avec sa parfaite maîtrise de l'histoire et son talent à créer des personnages attachants, Charland nous offre une oeuvre prenante, un roman de moeurs bruissant de secrets de famille, dont on tourne les pages avec frénésie. Dans le Québec de la Belle Époque, en 1907, la population fait l'expérience d'une prospérité nouvelle et l'avenir paraît radieux malgré l'effondrement du pont de Québec. Toutes les attentions se portent sur les grandes fêtes prévues pour le tricentenaire de 1908, un événement en compétition avec l'Église, qui de son côté entend célébrer avec faste le bicentenaire de la mort de Monseigneur de Laval. Les deux familles Picard poursuivent leur quête de bonheur. Alfred s'exerce au délicat métier de père tandis que sa femme Marie souffre d'avoir un époux qui préfère des bras masculins aux siens. Quant à Thomas, les félicités de ses secondes épousailles résistent à l'usure du temps. Élisabeth assume ses rôles d'épouse et de belle-mère à la perfection. Édouard, lui, montre de belles dispositions à reprendre plus tard la gouverne du magasin Picard. Tout serait parfait si sa soeur Eugénie cessait de faire une vie impossible à ses parents, tout particulièrement sa belle-mère, qu'elle tient toujours pour responsable de la mort de sa mère.