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L'abracadabrante histoire du génial Méliès, inventeur de féeries sur grand écran, qui détruisit rageusement ses films, doublée de celle, tout aussi rocambolesque, de leur résurrection.
Fils d'un fabricant de chaussures, Georges Méliès se détourne de la voie "lacée" par son père pour se consacrer à la magie. En 1888, il emploie sa part d'héritage pour racheter le Théâtre Robert-Houdin, boulevard des Italiens, où ses spectacles féeriques attirent les foules. Sept ans plus tard, ébloui par l'image animée des frères Lumière, il se lance dans un art naissant, le cinéma, dont il va révéler la part spectaculaire. Sa soif de féeries l'amène à inventer les effets spéciaux et le studio de cinéma, la Star Film, dans sa propriété de Montreuil. Suractif, Méliès joue, dessine les décors, fait répéter les acteurs et conçoit les trucages. Mais l'évolution du goût du public et le passage du cinéma à l'ère industrielle escamote sa machine à rêves. Oublié, il finira par tenir un magasin de jouets dans une gare Montparnasse glaciale avec son épouse et muse Jeanne d'Alcy. Quand une nouvelle génération de cinéphiles vient le tirer de sa retraite et s'enthousiasme à l'idée d'une rétrospective, il ne subsiste malheureusement que huit de ses films, pour la plupart endommagés…
Un dernier tour de passe-passe
En 1923, dans un accès de désespoir, Georges Méliès met le feu à une œuvre qui l'a ruiné et qu'il n'a plus les moyens de conserver : les négatifs originaux de ses 520 films, tournés entre 1896 et 1913, partent en fumée. Éclairé par les commentaires d'historiens du cinéma et des réalisateurs Costa-Gavras et Michel Gondry, ce documentaire, illustré avec malice par une multitude d'extraits de sa filmographie, part de ce geste incendiaire pour retracer sa vie mouvementée mais aussi la pêche miraculeuse qui a permis de retrouver des bobines qu'on croyait perdues à jamais. En facétieux prestidigitateur, Méliès les a anéanties pour les faire resurgir à l'autre bout du monde, grâce, notamment, à une succursale américaine qui possédait des doubles. Une course contre la montre – le temps détruisant inexorablement la pellicule – aussi rocambolesque que Le voyage dans la Lune, a permis de retrouver 80 négatifs originaux, passés de main en main. Dans le documentaire, on voit avec émotion ces images mutilées reprendre vie grâce à la restauration menée par les équipes de Lobster Films en lien avec le CNC et la bibliothèque du Congrès aux États-Unis – chantier qui s'étalera sur plusieurs années.