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Dans les montagnes du Kirghizistan, Stéphane Breton débarque sur le campement d'un vieux couple de bergers venus pour la transhumance d'été. Une simple yourte est installée dans l'immensité verdoyante parsemée de quelques bergeries en ciment délabrées datant de l'époque soviétique. Quelques chevaux, une vingtaine de vaches et un troupeau de moutons sont leurs seules possessions. Trop âgés pour assurer toutes les tâches, les deux vieillards ont engagé un jeune couple, venu avec leur enfant, pour les aider. Mais les relations entre les patrons et les employés s'avèrent bientôt houleuses.
On ne prend pas le Transsibérien pour la destination, mais pour l'expérience. C’est cette rupture dans la trépidation contemporaine que filme Stéphane Breton : le temps est suspendu alors que les paysages s’étirent, neutralisés par la neige. Connu, entre autres, pour ses documentaires sur les Papous, l’ethnologue s’est offert un ticket pour l’envers du rêve… en troisième classe. À bord, si les vies sont figées, en attente, leur condensation dans les wagons se révèle un gisement romanesque. Tel cet homme portant les stigmates d’une récente et terrible bagarre, chacun est monté dans le train lesté de ses histoires. Autant d’éléments qui nourrissent la richesse narrative du voyage.
En route pour la déroute
En se donnant le temps du regard, en s’impliquant dans le réel – en buvant par exemple du vin ukrainien –, l’auteur s’imprègne des mille dimensions d’une Russie déclassée. Voyageurs d’une pauvreté extrême, jeunes appelés inquiets ou ouvriers itinérants, beaucoup apparaissent imbibés. L’alcool fait le lien social et devient le leitmotiv plus ou moins discret du film. Seul le personnage principal, un ancien tankiste de l’Armée rouge, ne boit pas. Un pôle de sagesse au cœur d’une humanité en route vers un futur inquiétant.
Stéphane Breton a fait de nombreux séjours chez les Wodani des hautes terres d'Irian Jaya, en Nouvelle-Guinée. Il parle la langue de ces gens qui se promènent nus avec leur arc, qui vivent en disputant des jardins à la forêt et qui ont la tête près du bonnet comme des paysans de chez nous. Peu à peu, il s'est fait accepter, même s'il n'est pas évident pour les Wodani de comprendre pourquoi il s'intéresse à eux. Est-ce un missionnaire ? Vient-il du pays des morts ? En tout cas, ils le font participer à la vie du village et à leurs conflits incessants.
Elles ont à peine 20 ans et affrontent l'État Islamique au Kurdistan syrien. Dans cette région du monde où l'homme marche devant et la femme derrière, le fait qu'elles aient pris les armes au côtés de leurs frères revêt une signification extraordinaire. Leurs foulards de couleurs, leur calme et leur courage ont fait le tour du monde. À contrepied des flux catodiques d'images de guerres, Stéphane Breton filme leur quotidien dans un monde en ruine, l'attente et les veillées d'armes autour du souvenirs des disparus. Ce sont les combattantes kurdes, les Filles du feu.