Il s'agit là de Hebron Gate, le chef-d'oeuvre d'Harisson Stafford mais également celui des musiciens extraordinaires qui l'accompagnent alors. Dans l'idée de fêter le 20ème anniversaire de sa parution, le leader charismatique du groupe Groundation propose à Brain Damage de le revisiter entièrement. Il faut surprendre, une simple succession de remixes, de pistes remasterisées ou de déclinaisons dub ne feront pas l'affaire. Les versions originales ne devront pas être seulement brièvement citées et l'ensemble devra être lisible et cohérent. Féru de ce genre d'exercice à contraintes, le producteur français s'y attèle avec la minutie qu'on lui connaît. Grâce à ce travail colossal, toutes sortes de mouvements sont alors possibles : recompositions, changements d'harmonies, intégrations de chutes d'enregistrements, ajouts d'éléments extérieurs et nouveaux. L'inimitable style des californiens entremêlant le reggae et le jazz se dote ici d'une énergie différente, psychédélique, plus introspective, de prime abord résolument déroutante pour les fans mais rapidement captivante, pour eux comme pour les néophytes.