Le nez pris, la gorge chaude et profonde, David Bowie suce une dernière fois la moelle de l'Amérique avant d'élire domicile en Europe pour panser les blessures infligées par son manager et faire résonner son art autrement. Déjà ailleurs, il évoque les miroirs aux alouettes ("Golden years", tube manqué par Elvis Presley), les écrans comme seules fenêtres ("TVC 15") et la peur de l'autre, morbide ou érotique ("Stay", "Wild is the wind"). Avec "Station to station", ouvertement funky et faussement crooné, le Thin White Duke joue l'élégance tombée du ciel, basse et lourde, et désoblige la pop un peu plus avant de la déshonorer tout à fait.