Joseph Fouché (1759-1820) a servi et manipulé la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire, la Monarchie. Impavide et sagace, il enfila la trahison comme une seconde peau. Il passa de l'Eglise à la Révolution et de la Révolution au pillage d'églises. Il vote la mort de Louis XVI après s'être prononcé pour sa grâce. Ministre de la Police à la tête d'une armée de mouchards, il mêla ses affaires à celles de l'Etat et devint richissime. Zweig ne diabolise pas Fouché. Il sonde ce que Balzac appelait son " singulier génie ".