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Nouveauté

De la Renaissance au début du XXe siècle et de Rome à Paris en passant par Londres, les artistes femmes ont lutté pendant des siècles pour accéder à la reconnaissance, entre petites avancées et longs moments d’exclusion.

 

Il fallait la force d’une Artemisia Gentileschi pour se hisser dans le cercle des grandes peintres de son temps, le talent d’une Angelica Kauffmann pour séduire la cour d’Angleterre et devenir une des fondatrices de la Royal Academy of Arts ou la ténacité d’une Suzanne Valadon pour changer nos représentations du corps féminin. Par leur talent et leur courage, ces femmes ont souvent gagné l’estime de leurs pairs. Mais l’histoire officielle, considérant l’art au féminin comme mineur, les a largement oubliées. Au fil des tableaux, des styles et des époques, un film sur des femmes exceptionnelles, auxquelles les historiens d'art sont en train de redonner la place qu'elles méritent.

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Nouveauté

Une spectaculaire plongée au cœur des grottes ornées qui ont inspiré les révolutions artistiques du XXe siècle.

La Vénus de Lespugue, statuette paléolithique mise au jour en 1922, fascine Pablo Picasso et lui inspire quelques-uns de ses chefs-d’œuvre. Le photographe Brassaï immortalise sur les murs de Paris les graffitis qui lui rappellent les peintures des cavernes. Les bisons de la grotte d’Altamira subjuguent le peintre Nicolas de Staël lors d’un séjour en Espagne en 1935… Au début du XXe siècle, la découverte de l'art préhistorique coïncide avec la naissance de l’art moderne. "Ils ont tout inventé", résume Picasso à propos de ses lointains prédécesseurs : profondeur de champ, relief, perspective, mouvement. En 1940, la mise au jour du bestiaire de la grotte de Lascaux bouleversera à nouveau les artistes. Et en 1994, les merveilles de Chauvet, dont les œuvres datent de - 36 000 ans (- 17 000 pour Lascaux) remettent définitivement en cause l’idée de progrès en art.

Racines de la création
En revisitant les grottes ornées, ce documentaire remet magnifiquement en lumière les racines de la création. Il les confronte à des témoignages d’artistes contemporains majeurs, tels Giuseppe Penone et Miquel Barceló, qui évoquent avec humilité leur fascination pour l’art paléolithique. Les éclairages apportés notamment par Cécile Debray et Rémi Labrusse, commissaires de l’exposition "Préhistoire, une énigme moderne", rappellent que l’Anthropocène ravive chez les artistes le besoin d’un retour aux origines. L’homme qui se sent proche de la fin n'éprouve-t-il pas le besoin de revenir sur ses traces ? Si Pablo Picasso, Joan Miró, Paul Klee, Pierre Soulages, Louise Bourgeois et bien d’autres se sont tournés vers les origines de l’humanité pour révolutionner l’art, c'est peut-être aussi pour mettre à distance les horreurs guerrières de leur siècle, grâce à la paix profonde que dégage l’art pariétal.

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Les coulisses de la fabrication du film coup de poing de Ruben Östlund, Palme d’or à Cannes en 2017. 

 

À Stockholm, un conservateur de musée d'art contemporain prépare l’inauguration d’une exposition intitulée The Square, symbolisée sur le parvis par un carré bordé de blanc, symbole de confiance et d'altruisme. Mais la veille de l'inauguration, des pickpockets lui dérobent son portefeuille et son téléphone. Trop affairé à les récupérer, il laisse les coudées franches à une agence de communication chargée de faire le buzz sur les réseaux sociaux. Dès lors, il va déroger à toutes ses valeurs, éthiques et déontologiques.

Individualisme mortifère
Palme d'or au Festival de Cannes en 2017, The Square, le quatrième long métrage du Suédois Ruben Östlund (après Snow Therapy, Happy Sweden et Play), s’immisce avec malice dans le monde élitiste de l’art contemporain au travers de ses grands acteurs : artistes, conservateurs, communicants, critiques et donateurs. Reprenant des éléments d’une véritable exposition intitulée "Ratan", qu’il avait montée en 2015, le cinéaste dénonce dans le même temps la montée d’un individualisme mortifère, et l’explosion des inégalités dans une Suède livrée depuis les années 1990 au libéralisme après avoir été, un demi-siècle durant, le berceau historique de l’État-providence. Nourri de nombreux extraits commentés par le réalisateur et plusieurs membres de son équipe (le directeur artistique Kalle Boman, les comédiens Claes Bang et Terry Notary, la cheffe décoratrice Josefin Asberg) et d’éclairages d'observateurs tels que le politologue Joakim Palme ou la conservatrice Ann-Sofi Noring, Il était une fois… "The Square" décrypte la genèse et les coulisses d’un film coup de poing à la portée documentaire. 

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Retour sur la genèse du film en compagnie de son réalisateur, Robin Campillo, de l’acteur Arnaud Valois et de témoins de l’époque des années sida.   

Fondée en 1989 sur le modèle de la maison mère américaine du dramaturge Larry Kramer, l’association Act Up Paris se livre alors à une nouvelle forme d’activisme. Slogans chocs, utilisation spectaculaire de faux sang, déploiement d’un préservatif géant sur l’obélisque de la Concorde, actions de "die-in" où les militants s’allongent en pleine rue pour représenter la mort : la structure ancre son combat dans un efficace militantisme visuel. À l’époque, Robin Campillo, reporter pour la télévision, forge sa conscience de cinéaste au cours des réunions hebdomadaires du collectif. "Je bois tout ce qui se passe autour de moi, l’électricité entre les gens, les courants alternatifs, les tensions, les désirs", raconte le réalisateur, qui projetait déjà, à l’époque, d’en tirer un film.  

Œuvre salutaire 
Comment filmer la parole ? Comment montrer la sexualité ? Comment rendre hommage au combat d’Act Up sans tomber dans la simple reconstitution historique ?  Au fil d’images d’archives, d’anecdotes de tournage et d’entretiens avec Robin Campillo – lequel confie aussi ses souvenirs de militant –, avec Didier Lestrade, l’un des cofondateurs d’Act Up Paris, l’acteur Arnaud Valois ou encore une médecin virologue, cette vibrante autant que salutaire plongée dans les coulisses du multiprimé "120 battements par minutes" rappelle aussi que la lutte contre l’épidémie de sida reste un enjeu de santé publique.  

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Cinquante ans après sa mort le 8 avril 1973, Pablo Picasso fait encore partie des artistes célébrés universellement. Dans un documentaire étayé, Manuelle Blanc confronte son aura d’artiste engagé à la réalité de ses actes et des faits.

Né en 1881 à Malaga, en Espagne, Picasso a 23 ans lorsque, à l’orée du XXe siècle, il choisit de travailler à Paris, capitale des arts. Après des années de vaches maigres, en 1907, son tableau Les demoiselles d’Avignon, œuvre fondatrice de la révolution cubiste, bouleverse l’histoire de la peinture. Ce coup de génie lui ouvre les portes des galeries de Paris, Berlin, Londres ou New York. Sa cote s’envole et il devient un peintre riche et célèbre. Il a 55 ans lorsqu’éclate la guerre civile espagnole à l’été 1936. Bien que les troubles qui affectent son pays natal le préoccupent, il ne prend pas pour autant ouvertement parti pour les républicains. Ceux-ci lui passent néanmoins commande d’une œuvre qui va faire date : Guernica, une fresque monumentale qui les déçoit. Picasso a trois ans de plus lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne. Après une escapade d’un an à Royan avec Dora Maar, sa compagne d’alors, il retrouve Paris en août 1940. Bien que sa demande de naturalisation lui ait été refusée, cet artiste apatride jouit d’une relative tranquillité, qu’il choisit de préserver en se tenant éloigné de la Résistance. S’il est incontournable pour les collectionneurs, il ne l’est pas encore auprès du grand public, ni pour les grandes institutions muséales. Il lui faudra pour cela attendre son adhésion à la Libération au PCF, le "parti des 75 000 fusillés", puis son installation à Vallauris, où il s’adonne à la céramique. La mise en scène de son geste créateur et son intimité livrée aux paparazzis vont contribuer à bâtir sa légende d’artiste populaire et engagé.  

Contradictions et ambiguïtés  
Impliqué pendant la guerre d’Espagne, menacé par l’occupant nazi, glorifié à la Libération, starisé pendant la guerre froide : l’aura magnifiée dont jouit Picasso est-elle vraiment en phase avec la réalité ? Sans rien dénier de son génie, Manuelle Blanc interroge la figure héroïque de l’artiste résistant en la passant au tamis de la réalité des faits historiques et de ses actes. Nourri d’archives et d’éclairages de spécialistes (universitaires, critiques et historiens de l’art), son film met en lumière les faiblesses, les contradictions et les ambiguïtés de celui qui demeure, un demi-siècle après sa mort, une icône incontestée de l’art moderne.

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