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De l’ami(e) fidèle virtuel(le) aux créatures hybrides de demain, une plongée sidérante dans les méandres de l’intelligence artificielle, reflet de l’homme, préjugés inclus.
Avec les progrès fulgurants de l'intelligence artificielle, la frontière entre l’homme et la machine ne cesse apparemment de s’estomper. Mais si les universités et instituts de recherche planchent pour construire le meilleur des mondes grâce à cette technologie, son exponentielle puissance pourrait bien engendrer le pire. Dans un marché concurrentiel, dont les enjeux se chiffrent en milliards de dollars, les algorithmes évaluent aujourd’hui nos besoins et désirs. L’homme a déjà "perdu" le monopole des émotions et de la créativité : quelque 10 millions d’utilisateurs ont ainsi adopté Replika, l’ami(e) fidèle virtuel(le) "qui se soucie de vous", tandis qu’à Vienne la Symphonie n° 10 de Beethoven, inachevée, vient d’être complétée par l’IA. Le mouvement ou la manipulation d’un objet reste toutefois plus difficile à reproduire. À Atlanta, le laboratoire de robotique de Georgia Tech cherche à résoudre les affres de la vie quotidienne et à répondre, par exemple, aux pénuries de personnel en faisant travailler ensemble hommes et robots. Croisant les cellules souches d'une grenouille avec le "cerveau" d'un algorithme, les chercheurs de l'université Tufts, eux, ont créé un nouveau type de robot biologique, appelé xenobot, qui pourrait demain extraire les microplastiques des océans ou traiter les tumeurs par médicaments de manière ciblée.
Dérives et règles éthiques
Au fil d’une enquête internationale, ce large panorama des recherches en cours montre comment l’intelligence artificielle envahit des domaines dont l’homme pensait conserver jusque-là l’exclusivité. Offrant des perspectives en matière de prédiction, à usage commercial ou encore policier, cette technologie intègre malgré tout aussi nos préjugés. Comment se prémunir de ces dérives et définir des règles éthiques ? Jusqu'où faut-il autoriser la science à réduire le fossé entre homme et machine ? Un captivant tour d’horizon de l’IA et des débats qu’elle suscite.
Une émouvante enquête archéologique sur l'émergence d'un nouveau paradigme historique, qui date l'arrivée des humains sur le continent américain à près de 30 000 ans avant notre ère.
Du Grand Nord canadien à la pointe sud du Chili, en passant par le sud des États-Unis, le centre du Mexique et le Mato Grosso brésilien, de nouvelles découvertes archéologiques concordantes, mais encore controversées, ont fait émerger dans l'archéologie de la préhistoire américaine un nouveau paradigme : l'apparition des premiers humains sur le continent pourrait remonter à près de 30 000 ans avant notre ère, soit environ 15 000 ans plus tôt que la thèse communément admise et enseignée. S'il y eut dans le passé quelques francs-tireurs pour contester le scénario selon lequel les premiers ancêtres des Américains seraient arrivés à pied par le détroit de Béring il y a 16 000 ans, ils furent longtemps tenus à l'écart de la communauté scientifique. Mais de nouvelles découvertes et des datations plus récentes au carbone 14 confirment aujourd'hui leurs hypothèses, situant non seulement le peuplement des Amériques au plus fort de la dernière période glaciaire, mais réécrivant aussi l’histoire des migrations sur tout le continent : elles pourraient avoir emprunté à la fois des voies terrestres et maritimes pour établir plusieurs peuplements simultanés, du sud jusqu’au nord.
Monde insoupçonné
Dans les pas de Ciprian Ardelean, un archéologue mexicain d'origine roumaine passionnément attaché à prouver la véracité de ce nouveau postulat, cette formidable enquête archéologique nous emmène sur les traces des premiers Américains, à la lumière de chantiers de fouilles qui ont fait en 2021 la une des grands médias américains. Du Yukon à l'émouvant site de White Sands, dans l'État du Nouveau-Mexique, où ont été mises au jour et datées des centaines d'empreintes de pied laissées par des enfants et adolescents sur plusieurs époques – dont la plus ancienne remonte à 23 000 ans –, la réalisatrice Robin Bicknell dévoile par petites touches ces territoires insoupçonnés qui nous ont légué ici et là de minuscules indices. Elle mêle ainsi à de somptueuses prises de vues des terrains de fouilles, souvent filmés du ciel, les images d'une faune et d'une flore disparues, et donne la parole aux descendants de peuples indigènes décimés habitant à proximité de ces sites. Pour ces derniers, héritiers des premiers hommes, le refus tenace longtemps opposé par la recherche officielle à l'hypothèse d'un peuplement précoce des Amériques relève aussi d'un biais idéologique, inspiré inconsciemment par la vision coloniale qui, du nord au sud, a voulu faire du continent une terre vierge à conquérir.