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Nouveauté

Le 30 novembre 2009, le Mediator, élaboré par le groupe Servier, prescrit dans le traitement du diabète mais aussi vendu comme coupe-faim, est discrètement retiré du marché après trente-trois ans.

Douze ans plus tôt, l'Isoméride, un produit très voisin du même laboratoire, avait pourtant été interdit en raison des risques pulmonaires et cardiaques induits pour le patient.

 

Comment Servier, aujourd'hui inculpé d'homicide involontaire et de "tromperie", a-t-il pu commercialiser aussi longtemps le Mediator, causant de 500 à 2 000 morts et infligeant de graves séquelles à des milliers de patients ? Comme le démontre cette enquête, sur la base de témoignages et de documents en partie inédits, ce médicament n'aurait jamais dû être autorisé, le laboratoire ayant dès 1976 ignoré une étude niant son efficacité. Mais ce dernier n'est pas l'unique responsable. Alors que les signes de danger se multipliaient dans les années 1990, l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) n'en a tenu aucun compte.

Remboursé par la Sécurité sociale à 65 %, pour un prix de 5 euros, le "coupe-faim du pauvre" a continué d'empoisonner des milliers de personnes. Il sévirait encore sans la franc-tireuse Irène Frachon, la pneumologue du CHU de Brest qui a accumulé les preuves médicales à son encontre, puis fait éclater le scandale pour réclamer l'indemnisation des victimes.

 

L'arbre et la forêt

Méthodiquement, Kader Bengriba et Bernard Nicolas ("France Telecom, malade à en mourir", diffusé en 2010 par ARTE) explorent le long règne du Mediator, symbole d'une industrie pharmaceutique en mal d'éthique. S'il a donné lieu à une réforme censée assainir notre système de pharmacovigilance, la "démocratie sanitaire", comme le rappelle Irène Frachon, n'est pas encore advenue. Combien d'autres victimes cache l'arbre Mediator, alors que les "accidents" médicaux se chiffrent à plusieurs milliers de morts par an ?

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