Couturier body liner, il redessine la silhouette au fil d'une saison affranchie de tous les diktats. Cuir noir, popeline blanche, il trace et sculpte, obsessions en tête. Au plus près de l'instinct, singulièrement extrême, austèrement érotique. Sans effet, ni fioriture. Parce que l'important est d'abord et avant tout "que ça tourne autour du corps, de profil et de dos". Nomade sédentaire, enfant sans âge invariablement vêtu d'un costume chinois, il suffit d'un un mot, Tunis, tel un morceau de sucre mouillé d'eau de fleur d'oranger, pour que la conversation libère le parfum d'une enfance en Méditerranée.
Azzedine Alaïa, le Parisien oriental, celui dont les déjeuners dans la cuisine, entre une héritière kazakh, une ouvrière et un ténor. A.A. comme deux initiales prémonitoires, deux paires de ciseaux dans l'espace et le temps dont il a fait son territoire absolu, lui le fils du désert et de l'éternité. Azzedine Alaïa, l'un des derniers à pouvoir tracer un patron, à dessiner sur la toile les formes pour en faire des volumes.
dans la quintessence d'une allure faite femme.