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" Une ode au silence " : c'est ainsi que le claveciniste Jean Rondeau définit les Variations Goldberg de Bach. " Je considère qu'elles furent écrites pour le silence, en ce sens qu'elles se substituent au silence ". " Bach tient tout entier dans les Variations Goldberg... toute sa musique y est présente... et c'est une oeuvre que je vais, sans nul doute, explorer jusqu'à la fin de mes jours ". Dans la phase préparatoire de cet enregistrement, Jean Rondeau a consulté une édition conservée à la Bibliothèque Nationale comportant des annotations qui sont de la main même de Bach. Il ajoute : " Me plonger dans ce document précieux m'a aidé à faire les choix que j'ai ressentis comme les plus authentiques ". Jean Rondeau exécute ce corpus de variations dans sa forme la plus complète, en effectuant toutes les reprises et en distillant des silences mûrement pensés. Jean Rondeau joue sur un clavecin Jonte Knif & Arno Pelto d'après un modèle allemand.

En résidence à Berlin pour la Saison 2015-2016, Philippe Jaroussky chanta fin 2015 en concert pour la première fois en langue allemande, et ce furent des Cantates de J.S. Bach et de Telemann que l'on retrouve ici, dont le chef-d'oeuvre "Ich habe genug ". Accompagné par le célèbre ensemble baroque Freiburger Barockorchester, Philippe Jaroussky signe là un nouveau Diamant au sein d'une discographie exceptionnelle.

Si la transparence analytique n'est donc pas sa priorité, l'oreille, aimantée par la qualité de timbres et de phrasés, ne perd jamais le cap dans le labyrinthe. Au beau Steinway de 1999 succède un Fazioli exceptionnel. L'aigu est particulièrement clair, un peu piquant, le médium grave très concentré, et pourtant l'ensemble gagne une profondeur splendide par la finesse de l'harmonisation et le foisonnement des résonances. On devine qu'il suffit de caresser le clavier pour que l'instrument s'éclaire, comme dans la Var. XXVI : la géniale frénésie de Gould fait place à un frémissement joueur, et différent à chaque reprise autre constante de cette vision, où le discours n'attend pas une nouvelle variation pour se métamorphoser, loin de là. Tout change: au gré des relances, des ornements, et surtout de la hiérarchie des lignes. N'imaginez pas la panoplie habituelle de zooms (en haut, en bas, au milieu), mais un centre de gravité qui se déplace dans un corps polyphonique en mouvement, avec une aisance bluffante.

Enfants du formidable foisonnement baroque des années 1990, Clément Geoffroy et Loris Barrucand découvrent le clavecin par la radio, les disques de Scott Ross, Blandine Verlet, Pierre Hantaï et lors des festivals d'été de Bretagne et de Savoie. Mais c'est à Paris qu'ils se rencontrent en 2011 au sein de la classe de clavecin du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. En 2014, après quelques expérimentations et joyeux concerts en duo, ils font leurs premières armes en collaborant avec des compagnies de danse baroque. C'est le début d'une collaboration qui les mène à répondre à une commande d'Hervé Niquet, dont ils tireront leur premier album à deux clavecins "Les Caractères d'Ulysse", sorti en 2020 pour le label CVS. Puis, en 2023, c'est un nouveau programme en duo consacré aux mythologies du Moyen-Orient dans les opéras de Jean-Philippe Rameau qui paraît sous le titre de "Fêtes Persanes". En poussant les portes du Café Zimmermann de Leipzig dans les années 1730, il n'était pas rare de pouvoir assister à des concerts organisés par le célèbre Johann Sebastien Bach entouré de ses fils et de ses amis. Au menu : café, liqueurs et pâtisseries, sonates et concerti ! Pendant la belle saison, fuyant la chaleur, amateurs et virtuoses se retrouvaient dans les jardins de la porte de Grimma afin de profiter de la douceur du soir. En proposant de nouvelles transcriptions pour deux clavecins de concertos de Bach et Vivaldi, Loris Barrucand et Clément Geoffroy nous invitent à renouveler notre regard sur cette musique tour à tour savante et flamboyante. Sous les tilleuls de Leipzig, une tasse de café à la main, le grand Bach vous attend !

Khatia Bunatishvili est l'un des véritables phénix de la musique classique, une pianiste au toucher d'une délicatesse quasi inégalée et dotée d'une oreille de cinéaste quant à la mise au point et la narration. Son nouveau projet pour Sony Classical est un album-concept aussi sensible, imaginatif et philosophique que la pianiste elle-même. " Labyrinth " explore cette quête insondable qu'est l'existence humaine. Il trace un parcours filmique passant par l'indécision, la mélancolie, la sensualité, le plaisir et la douleur - le tout vu à travers le regard d'une femme éclairée par l'introspection et la sagesse. Enregistré dans la Grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, l'album s'approprie son propre domaine à la frontière du réel. Le programme comprend entre autres des musiques de film de Philip Glass (Les Heures) et du regretté Ennio Morricone (Il était une fois en Amérique), des vignettes d'Erik Satie et Serge Gainsbourg. L'album présente aussi des arrangements réalisés par Khatia Buniatishvili elle-même, tels que la Badinerie de Bach en version pour quatre mains et la Sicilienne (BWV 596).

A la fin du XIXème siècle, dans une grande ferme de la région de Bergame, cinq familles vivent au bon vouloir de leurs propiétaires. De l'automne au printemps, lorsque les champs laissent un peu de répit, la vie reprend ses droits, faisant renaître par la même occasion leurs sentiments, leurs peurs et leurs espoirs...

Daniil Trifonov présente son nouvel album solo pour le label Deutsche Grammophon, intitulé, 'The Art Of Fugue'. Ce nouveau double album reflète la vision du pianiste dans la vie familiale et musicale de l'un des plus grands compositeurs de tous les temps, Jean-Sébastien Bach. Daniil Trifonov a choisi pour cet enregistrement les oeuvres de quatre des fils de Jean-Sébastien, ainsi que deux pièces connues pour avoir été les préférées de la famille Bach, sont également incluses dans un programme qui va des pièces légères et dansantes à la majesté endeuillée de la Chaconne en ré mineur. L'artiste apporte la même combinaison magique de vitalité, de sensibilité et de maîtrise technique sans faille à ces oeuvres d'un autre âge.