Le quatrième album de Moriarty reprend le fil là où l'avait laissé The Missing Room (2011) : nous avons rouvert les malles pleines de bribes accumulées pendant des années, fouillé les fragments inachevés nés de tournées sans fin et de projets parallèles. Il y avait des enregistrements au dictaphone de morceaux improvisés une fois et perdus ensuite, capturés dans les coulisses des théâtres, les chambres et les sous-sols. Dans le grenier d'une ferme, nichée au fond d'une vallée alsacienne, nous avions écrit et enregistré des histoires de femmes tragiques. En roulant à vélo à travers Kyoto, nous avions improvisé à tue-tête l'histoire d'un homme déchu, puis enregistré une version de cette chanson en compagnie des sorciers cajuns Mama Rosin. Il y eut aussi l'adaptation musicale du Maître et Marguerite de Boulgakov, une pièce radiophonique, qui donna naissance à six nouveaux morceaux. Enfin, au retour de trois ans de tournée, nous avons posé nos valises à Paris, et laissé émerger de nouvelles chansons. -- Encore une fois, nous avons été surpris de constater que ces chansons tournaient - de près ou de loin - autour du thème de l'au-delà, du passage d'un monde à l'autre, de la danse invisible entre les vivants et les fantômes. Souvent nous nous moquons de notre propre penchant incontrôlable à écrire des chansons funèbres, à transformer la musique en Totentanz, en danse des morts tragi-comique. Alors nous avons décidé d'appeler cet album Epitaph, pour moquer la mort, et pour croire qu'on peut danser avec. Puis, comme à notre habitude, nous avons laissé les chansons mûrir sur scène, au contact du public, pendant une tournée de 22 petites salles en France et en Suisse, avant de les présenter a la Philharmonie 2 à Paris les 24 et 25 janvier 2015. Epitaph ; a été enregistré et mixé par Renaud Letang aux studios Ferber à Paris.