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Paris, 20 mai 1904. Dans l'arrière-cour du 229 rue Saint-Honoré, un petit appartement regroupe une dizaine d'Européens. Avec des moyens dérisoires, ils créent une structure censée mettre le football au service de la paix. La Fédération internationale de football association (Fifa) est née.
Zurich, 27 mai 2015. Dans un hôtel somptueux, sept dirigeants de la Fifa sont arrêtés par la police suisse, mandatée par le FBI, pour des faits de corruption. L'organisation affronte le plus grand scandale de son histoire, mais l'information ne surprend pas les connaisseurs. Cent onze ans après sa création, la Fifa n'a plus grand-chose en commun avec les idéaux de ses fondateurs. Forte de réserves financières évaluées à 1, 5 milliard d'euros, l'association "à but non lucratif" vit dans un monde à part et traîne une réputation peu flatteuse, entre soupçons de pots-de-vin, d'élections truquées et d'achats de Coupes du monde.
Comment en est-elle arrivée là ?
Le tournant intervient en 1974, lorsqu'un homme d'affaires brésilien, João Havelange, accède à la présidence. Droits télé, sponsoring, marketing, publicité : Havelange diversifie les sources de revenus et permet à l'organisation d'engranger des bénéfices astronomiques, dans une opacité totale. Pour gérer la Fifa, le Brésilien s'appuie sur un homme qui le délogera en 1998, après vingt-quatre ans de règne… Un certain Joseph Blatter. Le Suisse, conseillé par Michel Platini, poursuit avec maestria "l'œuvre" de son prédécesseur. Du jour au lendemain, il multiplie par dix le coût des droits télés et arrose les fédérations nationales de pays en développement, notamment en Afrique. Beaucoup d'argent s'égare et les rapports internes mettant en cause sa gestion s'accumulent…Dans le collimateur du FBI
Aujourd'hui, Blatter a été "démissionné" et se trouve dans le collimateur du FBI. Platini est hors-jeu pour lui succéder et de nombreux cadres de la Fifa ont été licenciés voire inculpés par la justice américaine. L'élection d'un nouveau président, prévue le 26 février, s'annonce décisive pour l'avenir de l'organisation. Remarquable synthèse de l'histoire de la Fifa, ce documentaire raconte comment la petite association s'est muée en un empire supranational.
À travers un récit pédagogique et de multiples entretiens à Paris, Rio, Yaoundé, Londres ou Washington, le réalisateur met en lumière les évolutions du système Fifa et les hommes qui l'ont façonné, de son premier président charismatique Jules Rimet au controversé Joseph "Sepp" Blatter. Les téléspectateurs hermétiques au football y découvriront un monde sidérant ; les aficionados du ballon rond approfondiront leurs connaissances, notamment sur les premières décennies de la Fifa.
Elle fut la capitale d'un richissime royaume, celui des Nabatéens, aux confins des déserts d'Arabie, de Syrie et du Néguev. À l'aube de l'ère chrétienne, Pétra fut pourtant absorbée par l'Empire romain, avant d'être livrée aux pillages des bédouins et de disparaître de la mémoire des hommes. Il faut attendre 1812 et le périple de l'explorateur suisse Johann Ludwig Burckhardt pour que "la bariolée" se dévoile à nouveau aux yeux du monde. Malgré les tremblements de terre et les ravages séculaires des pilleurs, la merveille jordanienne offre des vestiges de ses improbables constructions aux couleurs rouge-rose, taillées à même le grès. Depuis vingt ans, grâce à d'ambitieuses campagnes de fouilles, son histoire émerge lentement des sables et de la roche. Celle d'une somptueuse cité antique, au carrefour de l'Orient et de l'Occident, lieu d'expression d'un art baroque arabe combinant les styles romains, hellénistiques et mésopotamiens. Les datations des archéologues permettent notamment de découvrir les transformations de son centre-ville sur plusieurs siècles, des campements nomades à la construction d'un centre sophistiqué : bâtiments administratifs, tombeaux, théâtre, villas, piscine, jardins…
Tout cela en plein désert !
Face au "Trésor" Littéralement passionnant, ce documentaire offre en premier lieu une visite privée de Pétra. Guidés par la caméra à travers ses chemins étroits et sablonneux, nos yeux se retrouvent brusquement face à son monument le plus majestueux, parfaitement conservé : la Khazneh (ou "Trésor"), temple à l'imposante stature de quarante mètres de haut pour vingt-huit de large. Quelques dizaines de mètres plus loin, la vallée s'ouvre peu à peu et dévoile d'autres types d'architectures, notamment ces habitations beaucoup plus sobres. Des archéologues s'y attellent et partagent leurs incroyables découvertes. Cette immersion dans Pétra est entrecoupée d'un voyage à Hégra, sa petite sœur saoudienne, ainsi qu'aux États-Unis, où les réalisateurs ont suivi des tailleurs de pierre qui tentent de comprendre et de s'approprier l'art perdu des Nabatéens.
1835. Un policier et son fils parcourent la campagne roumaine à la recherche d’un esclave gitan accusé d’avoir séduit la femme du seigneur local. Tel un shérif d'opérette chevauchant dans les Balkans sauvages, le fonctionnaire zélé ne perd pas une occasion d’apprendre à son rejeton le sens de la vie. À grands coups d’insultes grivoises, proverbes ridicules, morale bigote, humiliations gratuites, menaces et autres noms d’oiseaux, Costandin affiche son mépris des femmes, enfants, vieillards, paysans, juifs, turcs, russes et surtout, surtout, des gitans. Ours d'argent à Berlin.
En baie de Somme avec les phoques, sur les îles bretonnes avec les macareux, en Camargue avec les flamants roses ou en Méditerranée avec les dauphins, Emma Baus poursuit son exploration du conflit entre les hommes et les animaux qui peuplent nos rivages. En France, juste à côté de chez nous.
Alep est le dernier bastion rebelle. Les bombes, le manque d’eau et de nourriture rythment le quotidien des civils qui ont décidé de rester et de résister.Moatez, 13 ans, se prépare à devenir combattant...comme son frère Hussein,16 ans, déjà moudjahidin, qui a rejoint le FSA avec son père. De plus en plus les enfants sont présents lors des combats. A travers les regards croisés de ces deux frères, le film nous emmène au plus profond des pensées, certitudes, doutes de ces jeunes Syriens et nous propulse au plus près de la réalité des familles résistantes d'Alep.
Dans un petit village du Piémont Italien, Cino, neuf ans, vit avec ses frères et sœurs dans une extrême pauvreté. Ses parents n’ont d’autre choix que de le confier à un charretier français qui doit l’emmener dans son pays. Là, il sera loué pour travailler dans les alpages du Mercantour. Pendant son voyage, Cino se lie d’amitié avec Catlin, une fillette de son âge...
Dès 10 ans
En 1921, Churchill favorise la partition de l'île. Alors que le sud accède à l'indépendance, les unionistes triomphent en Ulster et l'IRA (Armée républicaine irlandaise) est écrasée. Elle attendra 1969 pour se relancer activement dans le combat. Les groupes paramilitaires des deux camps s'opposent avec une violence croissante, l'armée britannique soutenant le pouvoir en place. Comment sortir de cette impasse ?
En 1998, le référendum pour les accords de paix voit le "oui" l'emporter massivement, autant en Ulster qu'en République d'Irlande. Les camps opposés se disent prêts au compromis, mais certains indépendantistes y voient une trahison des idéaux républicains de réunification et font peser la menace d’un retour à la guerre. Un contexte de confrontation et de tension dans laquelle s’inscrit la trame dominante de ce second volet.
Trois semaines avec les combattants kurdes de Sinjar, en première ligne contre les djihadistes de l'État islamique. Un document exceptionnel qui vient de recevoir le Prix Bayeux des correspondants de guerre.
Irak, décembre 2014. Les forces de l'État islamique ont totalement encerclé les montagnes du Sinjar, à l'ouest de Mossoul. Une population de Kurdes yézidis, musulmans et chrétien se retrouve prisonnière dans les villages. L'étau se referme sur les maigres forces qui résistent. Unique moyen d'atteindre la zone : un hélicoptère qui survole le territoire de l'État islamique pour apporter des vivres. Début décembre, le réalisateur Xavier Muntz monte dans l'hélicoptère. Il va passer vingt jours avec les combattants kurdes en première ligne, dans un quartier de Sinjar. Il découvre des hommes sous-équipés, mal armés, presque abandonnés à leur sort : en dix-sept jours, il n'y aura que deux frappes américaines, ce qui contredit le discours des forces de la coalition…
Une lutte acharnée
Xavier Muntz a pu filmer les opérations les plus audacieuses menées par les Kurdes contre les positions islamistes. Le réalisateur a accompagné les snipers, suivi des groupes de combattants qui avancaient rue par rue, maison par maison. Il a aussi pu filmer les nuits d'attente et les débats entre les combattants yézidis (des zoroastriens, qui pratiquent l'une des plus anciennes religions monothéistes) et les musulmans, des échanges témoignant d'une grande tolérance. Xavier Muntz a assisté à une réunion féministe en plein milieu de l'offensive – où une combattante gradée chapitre ses hommes sur la nécessaire égalité homme-femme –, et a passé deux jours avec un volontaire américain venu se battre aux côtés des Kurdes. Cet ancien marine républicain a découvert avec surprise qu'il avait rejoint une guérilla marxiste ! Cela ne l'a pas empêché de rester. Après deux semaines de lutte acharnée et grâce aux renforts venus des Kurdes de Syrie, les combattants kurdes ont enfin réussi à faire reculer les forces de Daech, lesquelles enregistrent leur première grande défaite. La ville de Mossoul, place forte de l'État islamique, devient leur prochain objectif…
Dans les pas de Saliha, mère d'un jeune djihadiste mort en Syrie, ce portrait sensible fait résonner la douleur des familles de "radicalisés", aujourd'hui inaudible.
En août 2013, du jour au lendemain, Sabri, le fils de Saliha, a quitté leur maison confortable de Bruxelles pour partir en Syrie "faire le djihad". Il avait 19 ans. Trois mois plus tard, ses parents, ses frères et sa petite sœur ont appris tout aussi brutalement son décès "présumé", puisque la mort des jeunes Européens enrôlés par Daech et disparus en Syrie n'est pas reconnue par les États dont ils sont ressortissants.
De Sabri, que sa famille dévastée continue d'aimer et de pleurer, ne reste qu'une chambre vide, peuplée de souvenirs déconnectés du combat mortifère qu'il a embrassé. Face à ce deuil difficile, Saliha et son mari se lient avec d’autres personnes, en France et en Belgique, dont les enfants sont partis en Syrie. Ensemble, ils s'épaulent, cherchant à comprendre comment leurs fils et filles ont pu si rapidement couper des liens qui, pour les parents, se sont transformés en plaie vive.
Du Parlement belge aux classes de lycée, Saliha prend la parole pour témoigner de son deuil et agir, à sa manière, contre les réseaux djihadistes. Luttant contre l'ostracisme qui frappe les familles, elle dénonce aussi le "laxisme" des autorités vis-à-vis des recruteurs. Dans un double mouvement, Jasna Krajinovic filme son intimité avec les siens, et la suit dans ses rencontres publiques. Avec tact et sensibilité, elle nous permet d'entendre et de comprendre une douleur devenue difficilement audible.
Acteur de génie et metteur en scène virtuose, Jacques Tati est le créateur d’un univers poétique et burlesque qui a marqué de son empreinte l’histoire du cinéma. Mais la dimension comique de son œuvre, entrée au panthéon des classiques, repose aussi sur sa vision subversive d'un culte du progrès qui n'a cessé de s'amplifier. Découverte de la consommation et des loisirs, course effrénée à la croissance, fascination pour la technique, urbanisation à marche forcée, obsession de la performance… : réalisés entre 1949 et 1967, Jour de fête, Les vacances de monsieur Hulot, Mon oncle ou PlayTime observent avec acuité une société qui s'emballe sous l'effet de la "modernité". Les regarder aujourd'hui, c'est contempler pour en rire la naissance d'un dogme qui s'est imposé à tous, comme on feuillette joyeusement un album de famille qui nous dirait d'où nous venons.
Train d'enfer
Mêlant images de fiction et archives d’époque – actualités et inénarrables publicités notamment –, Emmanuel Leconte et Simon Wallon proposent une traversée à cent à l’heure de l’œuvre de Jacques Tati, comme si ce documentaire s'emballait lui aussi, épousant le train d'enfer des changements amenés par les Trente Glorieuses. Un voyage à la fois jubilatoire et teinté de mélancolie, qui permet de comprendre l’intensité des bouleversements sociaux et culturels, mais aussi de revoir les scènes les plus visionnaires de la filmographie du cinéaste, dont on retiendra cette confidence, soufflée après l'échec commercial fracassant de PlayTime, qui entraînera la saisie pendant dix ans de son catalogue : "J'en ai un p'tit peu bavé."
Le 7 janvier 2015, l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo est victime d'une attaque terroriste qui coûte la vie à douze personnes dont les plus grands dessinateurs de presse français, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré. Le lendemain, une policière est tuée dans la rue. Le 9 janvier, une nouvelle attaque vise des juifs de France. Quatre otages sont assassinés. Ce film est un hommage à toutes ces victimes.