Bangalore c'est assez moche, ça n'a pas le charme désuet de Calcutta ni la folie épicée de Bombay ou la grandeur historique de New Delhi. Il n'y a quasiment que des ingénieurs, des étudiants ingénieurs et des gens qui font des métiers comme appuyer sur le bouton de l'ascenseur ou vérifier d'un oeil hagard que le ticket de caisse correspond à ce qu'il y a dans le sac de course à la sortie des supermarchés. Dans les rues de Bangalore, on trouve presque tout : des fruits et des légumes, du thé et des cigarettes, des cireurs de chaussures et parfois même des coiffeurs. La télévision se regarde au travers des vitrines des restaurants et le linge sale s'y lave en famille. Certains y dorment, d'autres y fument, boivent ou pissent contre les murs. Des serviteurs y promènent des chiens obèses et les jupes des filles raccourcissent, tandis que le corps des mères s'épaissit. Enfin, à Bangalore, on trouve aussi un dessinateur français, qui traîne dans les rues et tente de dessiner ce qui le séduit dans cette babylone moderne.
Tahnee Juguin a été invitée sur l'île de Siberut où vivent les Mentawaï, à l'ouest de l'Indonésie, pour filmer la cérémonie d'initiation d'un chamane. Elle raconte les coulisses du tournage, les moments d'intimité partagés avec les femmes, la manière dont elle a aidé la tribu à maîtriser son image tout en témoignant des efforts de celle-ci à conserver son mode de vie en lien avec la forêt.
A la fin des années 1970, P. Descola, un élève de C. Lévi-Strauss, passe trois années en Amazonie chez les Achuar, récoltant des anent, petits poèmes chantés à voix basse pour établir une transmission avec les plantes, les animaux et les esprits. L'auteur retourne sur les traces de Descola mais depuis son passage, les Achuar ont subi l'influence d'un missionnaire et les anent ont disparu.
Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem. Pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4.000 ans. Au détour d'une ruelle, à la sortie d'un lieu saint, à la terrasse d'un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et offre une vision différente de Jérusalem.