Ava Gardner est née sous une bonne étoile, celle de Bethléem pourrait-on même préciser, elle qui vit le jour lors du réveillon de Noël 1922. Ava Gardner, c'est 70 films en quarante ans de carrière : une petite étudiante en sténodactylo à la beauté renversante, repérée très tôt par la Metro Goldwyn Mayer et qui en fit l'archétype de la femme fatale. Ava, c'est aussi trois mariages, un nombre impressionnant d'amants et une addiction à la fête et à la vie nocturne animée. Une actrice adulée, une icône inaccessible. Cependant, un évènement de 1954, lors de sa tournée pour présenter le film « La Comtesse aux pieds nus », a effrité l'adoration du public. À Rio de Janeiro, dans un contexte politique instable, la star y reçoit un accueil éprouvant, étouffant et est au coeur de plusieurs controverses. La presse ne l'épargne pas. C'est cet épisode qui a fragilisé l'actrice, scénarisé par Emilio Ruiz, qu'Ana Mirallès a choisi d'illustrer. Avec « Ava », elle met en lumière une vie teintée de violence : celle des hommes et de leur désir de posséder. Un portrait plus intime de celle qu'on a surnommé « le plus bel animal du monde », en proie aux désillusions.
A Thèbes, Giambattista Belzoni retrouve son ancien commanditaire Salt et son éternel rival Drovetti qui se sont répartis les moindres terrains de fouille. Il parvient pourtant à mettre à jour une statue d'Aménophis III et des statues de Sekhmet, dans une zone déjà explorée par ses rivaux. Pendant ce temps, Sarah entre dans le temple de Salomon, interdit aux femmes et aux chrétiens. Plutôt que de la rejoindre à Jérusalem, Giambattista traverse le désert, vers la mer Rouge, à la recherche de l'antique Bérénice, un port enfoui décrit par le français Cailliaud. Cette expédition risquée sera un succès historique mais un échec financier, que Giambattista espère compenser en acceptant un nouveau défi : rapatrier à Londres l'obélisque dont il s'était emparé à Philae. Suite des aventures de Giambattista Belzoni et de sa femme Sarah, adaptation à six mains de leurs récits de voyages à quatre pieds. Lucie Castel dessine, mêlant son trait dynamique au crayon à des gravures d'époque, tandis que Grégory Jarry scénarise le journal de Giambattista, et Nicole Augereau celui de Sarah.
« Henry Salt se montre très excité à l'idée que je puisse envoyer le buste du jeune Memnon au British Museum. Réussir là où les troupes napoléoniennes avaient échoué, on se souviendrait longtemps de ce pied de nez à la France. Il rédige pour moi une lettre de mission et je lui fais remarquer que ce n'est pas avec un bout de papier que je ferai bouger une statue de deux tonnes. » Lorsqu'il débarque en Égypte, Giambattista Belzoni (1778–1823), saltimbanque de deux mètres de haut, ne s'attend pas à devenir un des pionniers de l'égyptologie, encore moins à devoir négocier avec une foule de cacheffs, agas, caïmakans, paysans, bateliers, sans oublier le consul de France, Bernardino Drovetti, qui fera tout pour le mettre en échec.