Portail des médiathèques du réseau Paris-Saclay

Chaque matin, je joue au même jeu avec mon père. TOC, TOC, TOC, il frappe à ma porte, je fais semblant de dormir, jusqu'à lui sauter dans les bras. Mais, un matin. Silence. Papa n'est plus là…

Le Paris souterrain court sur des centaines de kilomètres. Sans lui, pas de vie, pas de ville. Galeries de carrières, cryptes médiévales, catacombes, égouts haussmanniens, métro et autres ouvrages ferroviaires, abris de Défense passive, galeries techniques diverses... le monde mystérieux du sous-sol garde la mémoire de l'histoire tout en jouant les coulisses de la Ville lumière dont il abrite, dans l'ombre, la complexe machinerie. À la différence de la ville en surface qui a pu, à différentes reprises, céder aux tentations de la table rase, la ville souterraine ne saurait supprimer sans conséquences un étage de son histoire. Ce n'est pas la moindre séduction de cette cité enfouie dont l'appel résonne comme une invitation à descendre l'escalier sans fin de tous les Paris.

Au fil des pages de cet imagier des poupées russes de plus en plus petites se déploient pour symboliser la succession des générations de papas.

Bébé monte sur les genoux de papa, puis sur ses épaules, puis au-dessus de sa tête, pour aller lui faire un bisou.

Il fait des pas de géant, il gonfle trop bien la piscine, il creuse des tunnels à la plage si profonds qu'il y disparaît… Il bricole bruyamment, il ronfle sous son journal sur le canapé, il s'emmêle dans la guirlande de Noël, il joue avec les petites voitures de son fils, il imite la poule… Après Bisou, Princesse ou Doudou, le petit cochonnet de la série observe cette fois son Papa au quotidien, avec une admiration teintée de ce scepticisme étonné qui le laisse souvent sans voix – et fait son charme.