Youn Sun Nah déroule les premières mesures de son septième album. A quarante et un ans, la chanteuse de jazz coréenne, anglophone et francophile, s’est accordée quelques petits plaisirs. Huit des onze pistes du disque sont des reprises. Ce processus assez courant dans le jazz est pourtant réinventé par la coréenne. Elle invoque ici des univers très éloignés et différents, piochant simplement dans ce qui lui donne vraiment envie de chanter. On passe ainsi d’un classique du jazz des années 60 à la folk vaporeuse d’un Jackson C. Frank ; de Metallica à une ballade pianotée d’émotion de Randy Newman ; et, pour que tout finalement se close sur « La Chanson d’Hélène » qui fit les grandes heures du duo Romy Schneider-Michel Piccoli.