« De même que nous ne pouvons penser à votre place, de même vous ne pouvez comprendre ce qui se passe dans notre tête. Je vais tenter de vous expliquer la vision que nous avons de vous et de nous-mêmes. J'aimerais vous raconter la longue histoire du lien qui nous unit et des justifications que nous avons trouvées pour vous dominer, vous exploiter, et vous tuer aujourd'hui de manière massive. Je vous parlerai aussi des êtres humains qui ont toujours refusé, et qui continuent de refuser, cette exploitation et ce massacre de masse. Je vous dirai enfin quelle solution nous pouvons envisager pour mieux vous respecter, bien chers animaux.»Le philosophe nous exhorte à prendre conscience de notre responsabilité morale essentielle vis-à-vis des autres espèces vivantes. Un véritable cri du cœur. Christilla Pellé-Douël, Psychologies magazine.
Notre avis : Soeurs à la scène comme à la ville, Lisa-Kainde et Naomi sont, en outre, les filles d'Anga Diaz, maître percussionniste célèbre pour son implication dans le Buena Vista Social Club. Au carrefour du hip-hop, de la soul, de Cuba et du Nigeria, les jumelles donnent naissance à une sorte de world urbaine aux contours afropéens. Elles misent sur les harmonies vocales exhalant leur(s) chant(s) en volutes qui embaument aussi bien la tradition que la modernité. Leurs compositions, quant à elles, procèdent d'un dépouillement qui met l'accent sur les percus, le piano autre instrument quasi-omniprésent, ne prenant de l'ampleur qu'à l'occasion du refrain de "Stranger/Lover" ou de quelques mesures de "ghosts" et de "singles". D'un minimalisme certain, qui confère à l'ensemble un caractère intimiste, ce premier essai se révèle, par jeu d'opposition, des plus consistants. Fruit d'héritages pluriels pleinement assimilés, "Ibeyi" est un disque foncièrement créole, en ce sens qu'il amalgame des univers musicaux a priori distant d'un océan ou deux, pour les fondre tous ensemble dans un nouvel univers, celui des soeurs Diaz. A digérer le soir, au calme, seul ou en petit comité.