La Grande-Bretagne occupe au sein de l'Union européenne une place singulière. Elle n'a pas de loi fondamentale écrite réglant les détails des rapports des pouvoirs publics entre eux. Cela n'exclut pas pour autant l'existence d'un ensemble constitutionnel qui forme le cadre normal du fonctionnement des institutions politiques. Cet ouvrage, en s'attachant à l'organisation et aux pouvoirs du Parlement et du Gouvernement, fait apparaître l'évolution de la démocratie britannique au cours des dernières décennies. Le parlementarisme classique a été remplacé par un régime de parti dominant où la véritable opposition se trouve dans les rangs du parti majoritaire lui-même. Quant à la souveraineté du Parlement, elle a été relativisée par l'adhésion à l'Union européenne. C'est bien le pouvoir central qui domine la scène politique : monarque, cabinet, Premier ministre, d'autant plus que malgré la séparation rigoureuse entre personnel politique national et personnel politique local il n'existe pas de véritable régionalisation. Ce constat apparaît plus clairement encore dans le tableau qui est fait de la vie politique depuis 1945, des nouveaux comportements électoraux et des changements organisationnels et doctrinaux des partis. En réduisant l'autonomie locale, Margaret Thatcher a affaibli les contre-pouvoirs traditionnels. L'ouvrage conclut sur le débat constitutionnel en cours, les partisans de la réforme arguant du décalage entre des institutions politiques qui donnent l'impression de tourner à vide et une société divisée, en pleine mutation.