Danse encore : c'est un refus de l'immobile et de l'essoufflement. Le titre du neuvi�eme album de Clarika traduit un geste d'obstination, un d�esir, le voeu de rester en mouvement. Danser encore, m�eme si le sol tremble. Sans frein, danser au-dessus de l'anxi�et�e g�en�erale et des petits tracas. Danser avec les figures famili�eres, et les nouvelles. Faire valser nos intimes et en reconna�itre la po�esie, m�eme simple, m�eme inaper�cue. Danser encore, c'est aussi, pour la chanteuse, ne pas se lover dans l'assise confortable qu'offrent trente ans de carri�ere. C'est poursuivre, oui, mais marquer la rupture : pour cet album et pour la premi�ere fois, Clarika a �ecrit et compos�e. C'est nouveau, et n'avait jamais �et�e pour elle l'enjeu d'une n�ecessit�e. Jusqu'ici, elle avait pr�ef�er�e s'entourer de compositeurs de confiance (Jean- Jacques Nyssen, Fred Pallem...), dont elle avait tir�e de fi�eres collaborations. C'est venu presque sans crier gare : d'un essai l'envie, puis la fr�en�esie, l'excitation, la joie d'apprendre et de cr�eer avec de nouvelles armes. C'�etait soudain ouvrir des br�eches dans l'univers connu. Cette ivresse, ce risque incertain, vacillant et furieusement libre. Clarika danse encore, suspendue au-dessus du vide. Les textes ont de cela, d'une persistance dans le chaos. "Ce soir je sors" est une fronde impertinente au milieu de ce qui s'�ecroule. Les paroles puisent dans une constellation d'images, m�elange d'observations et d'�evocations intimes, tant�ot r�eve, tant�ot cash. Sa plume continue de s'ancrer dans cette sorte d'acuit�e rieuse. Elle s'amuse comme �ca, fr�ole l'insolence dans "Seule la mort" et insulte sa bien-aim�ee cigarette d�elaiss�ee dans "Adieu salope" - compos�ee par Fred Pallem.