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Avec ce florilège d'Airs sérieux et à boire du Grand Siècle, Les Arts Florissants inaugurent une nouvelle collection chez harmonia mundi. On écoutera les plages de ce disque comme on tournait les pages de ces recueils à succès où alternaient invocations à Bacchus et invitations à l'amour. Autour de William Christie au clavecin et de ses musiciens, cinq chanteurs déclinent les multiples alliages de leurs voix complices. De l'intimisme des salons à la truculence des banquets de cour, ces airs, véritables modèles de raffinement savant, s'amusent des paradoxes de nos coeurs - car comme y invite cet air de Lambert : "Bien que l'Amour fasse toute ma peine, Je veux aimer et mourir en aimant".

L'Oracolo in Messenia fut représenté pour la première fois à Venise en 1738. Puis Vivaldi voulu le modifier pour le donner ensuite à Vienne, mais le projet ne vit jamais le jour, les théâtres viennois étant fermés sur ordre de l'empereur, puis le compositeur mourut seul et pauvre. L'oeuvre fut finalement donnée à Vienne, mais après la disparition de ce dernier. Depuis, les partitions avaient disparues. Fabio Biondi les a retrouvées à la Librairie du Congrés de Washington. Cette recherche poursuit le chemin musicologique commencé par Fabio Biondi pour Virgin Classics avec Bajazet et Ercole sul Termodonte. L'illustre chef italien a connu un triomphe en ouvrant le Festival Résonnances à en 2011 à Vienne avec ce casting de très haute volée : les cantatrices Ann Hallenberg, Vivica Genaux et Romina Basso, le haute contre Xavier Sabata et l'étoile montante Julia Lezhneva.

Le compositeur itlaien se caractérise par un entrain et une inspiration musicale extraordinaire, ainsi qu'une forte sollicitation technique, avec des mouvements très rapides. La talentueuse violoncelliste argentine est associée dans cet enregistrement à l'un des plus célèbres ensembles baroque italiens sur instruments d'époque.

Sonia Wieder-Atherton nous invite une fois de plus dans un monde intime et bouleversant. Avec une totale sincérité, dans la nudité de son violoncelle, elle explore les chemins de la vie et met en parallèle deux compositeurs exceptionnels : Monteverdi, génial musicien es passions humaines, dont certains madrigaux ont été ici transcrits pour trois violoncelles par Franck Krawzcyk et l'incroyable musique du compositeur italien du XXe siècle Giacinto Scelci, dont Sonia interprète des extraits de la trilogie pour violoncelle seul "les Trois Ages de l'Homme". Elle alterne Monteverdi et Scelsi, sans qu'on puisse parfois sentir les siècles qui les séparent. Car si elle veut ainsi dessiner la musique d'une vie, c'est notre propre vie que nous découvrons avec une émotion rare aux détours des sonorités si humaines et poignantes du violoncelle.

Né en 1629, Charles Mouton est mort vers 1699, mais on ignore l'année exacte et le lieu de son décès comme d'ailleurs le lieu de naissance. Il a été l'élève de Denis Gaultier et a travaillé à Turin à ses débuts avant de s'établir définitivement à Paris en 1678 et de se faire un nom en tant que virtuose et professeur de luth. Chez Mouton, les mélodies paraissent étonnamment modernes et renvoient en fait à une époque bien plus tardive. Elles rappellent quelque peu et présentent des similitudes avec les compositions de Haendel, tant pour les figures de jeu que l'harmonie épurée et la formation de cadences souvent schématiques.

Le chef tchèque Václav Luks et son Collegium 1704, date à laquelle le compositeur fît son entrée sur la scène musicale européenne, sont des experts reconnus de la musique de Jan Dimas Zelenka (1679-1745). Après son Requiem et ses Responsoriae, Luks s'attaque à deux compositions majeures de Zelenka à l'occasion des célébrations qui se sont tenues à la court de Dresde en l'honneur de Saint François Xavier, apôtre des Indes, en 1729. La Missa Divi Xaverii fût composée afin d'être entendue pendant l'octave le 3 décembre, les Litanies à l'issue de l'octave le 9 décembre.

De 1684 à 1686, Marc-Antoine Charpentier offrit chaque année une pastorale de Noël à sa protectrice, Marie de Lorraine. Avec la mort du petit Louis-Joseph, dernier héritier de la lignée, la figure de l'Enfant Jésus allait prendre une place centrale dans les dévotions des Guise. Nées de ce contexte, les pastorales et antiennes de ce programme sont à la croisée des genres profane et sacré du populaire et du savant. Le mystère de la naissance y est évoqué avec un mélange de naïveté et de gravité qui émeut profondément.

Pour aborder le chef-d'oeuvre de la musique pour violon seul, Isabelle Faust a puisé à la source du manuscrit original de Jean-Sébastien Bach.

Depuis des années, Philippe Jaroussky ravit ses nombreux admirateurs avec des récitals qui marquent les uns après les autres l'histoire du disque classique. Pour son nouveau disque, il a décidé de conjuguer sa voix de cristal à celle, plus sombre, de Max Emanuel Cencic. Le résultat est somptueux, capiteux et troublant. Avec des personnalités et des moyens différents, l'un et l'autre incarnent les deux facettes d'une même médaille : l'art des castrats, dont l'androgynie troublante se coulait avec une égale aisance dans les lamenti et les vocalises les plus virtuoses. Philippe Jaroussky et Max Emanuel Cencic ont abordé ces''duetti''dans un esprit d'amitié et de connivence artistique. Plutôt que de s'opposer dans des joutes vocales démonstratives, les deux contre-ténors ont privilégié l'écoute réciproque à seule fin de faire triompher ce théâtre des sensualités poétiques. En grand orfèvre des alliages de timbre, William Christie cisèle des lignes mélodiques d'un grand raffinement, offrant à ses chanteurs un écrin instrumental où fait triompher la beauté étrange et fascinante de leurs voix.

Ce projet multimédia regroupe des enregistrements et des documents d'archives témoignant de l'un des projets les plus importants pour la renaissance du clavecin et de la musique ancienne : le Temple de la Musique Ancienne de Wanda Landowska, à Saint-Leu-la-Forêt, au début des années 1930. Ce Temple fut le premier centre dédié à l'étude et à la pratique de la musique baroque au XXème siècle. Il devint très vite l'un des plus influents dans le domaine de l'interprétation comme dans celui de la pratique du concert. Ce coffret commémore le rôle essentiel de Wanda Landowska sur ce mouvement de renaissance musicale entre les années 1927 et 1940.